Mali : l’effondrement d’une mine artisanale fait une quarantaine de morts à Bilalikotoi


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Des mines
Des mines

Une catastrophe a frappé la région de Kayes, dans l’ouest du Mali. L’effondrement d’une mine dans un village de la commune de Dabia, a entraîné la mort d’une quarantaine de personnes. Ce type d’incident est récurrent au Mali, un pays gangréné par la pauvreté et où les populations jettent leur dévolu sur toute activité génératrice de revenu, parfois au péril de leur vie.

Un effondrement tragique survenu à Bilalikoto, un village de la commune de Dabia, a causé la mort d’une quarantaine de personnes, et plusieurs autres restent portées disparues. Cet incident a déclenché une onde de choc dans la région, avec des familles dévastées et un sentiment de profonde tristesse au sein de la communauté. Amadou Keita, le ministre malien des Mines, a annoncé la nouvelle sur la télévision nationale dans la soirée du dimanche et précisé que plusieurs blessés étaient également à déplorer.

Conséquence d’une exploitation minière illégale et non réglementée

Les circonstances de cette tragédie ont été rapidement clarifiées par le ministre Keita. Selon ses déclarations, les victimes se trouvaient sur un site minier illégal, un terrain non sécurisé et non agréé pour les activités d’exploitation. Cette situation a exacerbé le danger, car aucun dispositif de sécurité n’était en place pour protéger les travailleurs, parmi lesquels se trouvaient des hommes, des femmes et des enfants, à la recherche de l’or dans les galeries souterraines.

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Le ministre a souligné que cet incident était la conséquence directe d’une exploitation minière illégale et non réglementée. « Ce sont des endroits qui n’ont pas été agréés, sans aucune mesure de sécurité », a-t-il expliqué. La recherche des corps et des éventuels survivants se poursuit, alors que la tragédie a ravivé les inquiétudes sur les conditions de travail dans les mines artisanales du pays.

Une réunion de crise et des mesures imminentes

Face à l’ampleur du drame, une réunion de crise s’est tenue dès le matin du dimanche 16 février. Celle-ci a réuni plusieurs ministères, dont ceux des Mines, de l’Administration territoriale, de la Décentralisation, de l’Environnement et de la Sécurité, afin de coordonner les efforts de secours et d’étudier les mesures à prendre pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent. Une mission ministérielle se rendra à Bilalikoto dès lundi 17 février pour évaluer la situation de près et apporter un soutien direct aux victimes.

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Selon Modibo Keita, le maire de la commune de Dabia, l’effondrement aurait été provoqué par une machine Caterpillar qui s’est renversée sur une mine artisanale où des femmes étaient en train de chercher de l’or. Malheureusement, le bilan fait état de 48 décès, avec plusieurs blessés graves transportés à l’hôpital de Kéniéba. Le maire a précisé que les opérations de recherche se poursuivaient dans l’espoir de retrouver des survivants.

Des effondrements de mines répétés au Mali

Cette tragédie de Bilalikoto n’est pas un incident isolé. Le 29 janvier 2025, un autre effondrement s’était produit à Kokoyo, un hameau situé dans la commune de Nouga, dans le cercle de Kangaba, dans la région de Koulikoro. Cet accident avait également coûté la vie à plusieurs personnes, principalement des femmes, et fait une quinzaine de blessés. Ces incidents répétés mettent en lumière l’ampleur du problème lié à l’exploitation minière artisanale au Mali, qui, bien qu’étant une source de revenus pour de nombreuses familles, reste extrêmement dangereuse et mal encadrée.

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L’exploitation minière artisanale est une activité essentielle pour de nombreuses communautés rurales du Mali. Toutefois, elle se fait dans des conditions souvent précaires, voire risquées. Les mines illégales, qui échappent à toute régulation, sont particulièrement exposées aux accidents, car elles ne bénéficient d’aucune inspection de sécurité ni des normes sanitaires minimales. Les efforts pour encadrer cette activité se heurtent à la réalité de la pauvreté et du manque de moyens, mais aussi à des pratiques profondément ancrées dans certaines communautés.

Des tragédies similaires en Afrique

Les accidents miniers ne sont pas propres au Mali et ont été récurrents dans plusieurs pays d’Afrique, notamment dans des zones où l’exploitation artisanale de l’or et des minéraux est monnaie courante. En Afrique de l’Ouest, des pays comme le Burkina Faso, le Niger et la Guinée ont également connu des drames similaires, où des centaines de vies ont été perdues à cause d’effondrements dans des mines non sécurisées.

Le 26 février 2021, un autre effondrement dramatique a eu lieu dans une mine artisanale située près de la ville de Gaoua, au Burkina Faso. Une centaine de mineurs artisanaux ont perdu la vie dans cet accident. Ce genre de tragédie est devenu un problème récurrent dans la région, particulièrement en raison de l’absence de régulations strictes et d’un contrôle insuffisant sur ces sites miniers. Au Niger, un autre accident a fait de nombreuses victimes en 2020 dans une mine artisanale de la région de Zinder.

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Une plume qui balance entre le Sénégal et le Mali, deux voisins en Afrique de l’Ouest qui ont des liens économiques étroits
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