L’école malienne est en pleine agonie, victime de fréquentes grèves et autres manifestations du corps enseignant et des apprenants. Sous l’importante pression des groupes terroristes qui font la loi dans le centre du pays, plus de 750 écoles ont dû fermer leurs portes.
L’école malienne subit actuellement une crise liée à un mouvement de protestation soutenu par de nombreuses couches sociales. Les enseignants signataires du 15 octobre 2016 ont marché, le 24 janvier dernier, dans les rues de la capitale et d’autres régions du pays. Le but était d’exiger la mise en application, sans délai, de l’article 39 de la Loi N°2018-007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale. La tension a connu un accroissement vertigineux au cours de ces dernières semaines à Bamako, et ceci, depuis la reprise des classes en octobre.
Plusieurs points de revendications
Pour calmer la situation qui ne date pas d’hier, le gouvernement malien avait pris, en mai 2019, des engagements vis-à-vis des enseignants dans le but de satisfaire leurs doléances. Les cours avaient repris sur cette base, mais les enseignants n’ont pas été longs à constater que les accords n’avaient pas été respectés. Cette situation a provoqué leur mécontentement et la reprise des mouvements de grève pour exiger le respect des différents accords. Ces derniers portaient sur de nombreux points dont l’attribution de primes de documentation et de logement, la conclusion du processus de régularisation administrative et financière des sortants de l’ENSup, tout comme ceux de l’ENI, IPR-IFRA.
La faillite des acteurs du système éducatif
L’école malienne se trouve donc prise entre le marteau et l’enclume et ce sont les apprenants qui en payent les pots cassés. Certains observateurs sont d’avis que les parents d’élèves ont aussi leur part de responsabilité dans la situation actuelle, car nombreux sont ceux qui négligent, voire même délaissent, le rôle de suivi qui devrait être le leur. Dans ce contexte, le niveau des apprenants chute de manière vertigineuse. C’est en somme tous les acteurs de l’éducation au Mali qui sont interpellés. Pour certains, c’est tout le système éducatif malien qui doit être réformé. Pour l’heure, il semble évident que la fin des maux de l’école malienne n’est pas pour demain.