L’armée malienne est de nouveau présente à Kidal, après en avoir délogé les rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP). L’annonce a été faite, ce mardi.
« Aujourd’hui, nos forces armées et de sécurité se sont emparées de Kidal. Notre mission n’est pas achevée. Je rappelle qu’elle consiste à recouvrer et à sécuriser l’intégrité du territoire, sans exclusive aucune, conformément aux résolutions du Conseil de Sécurité », a écrit le colonel Assimi Goïta, lui-même, sur son compte X, peu de temps avant le communiqué du chef d’état-major des armées.
Cette victoire est le résultat d’une offensive relancée, la veille, par les Forces armées maliennes (FAMa) qui étaient en attente à Anéfis prise depuis quelques jours.
Kidal, une victoire avec une forte teneur symbolique
La reprise de Kidal est un événement à haute valeur symbolique, puisque depuis 2012 que la ville est tombée sous le contrôle des rebelles, l’armée et l’État n’y avaient plus accès. Kidal était considérée comme le bastion de la rébellion, une citadelle imprenable pour l’armée et l’État. On se rappelle encore la dernière visite du Premier ministre Moussa Mara dans la ville, en mai 2014. De violents affrontements avaient alors opposé les rebelles touaregs aux forces maliennes qui avaient enregistré de lourdes pertes dans leurs rangs.
Au point où la prise de la ville était devenue un enjeu de taille, une question de souveraineté nationale pour les colonels qui se sont emparés du pouvoir depuis 2020. Du côté des rebelles, la victoire des FAMa est reconnue en demi-teinte. « Nous continuons notre lutte pour l’honneur et la dignité de notre peuple avec plus de détermination. C’est la fin d’un épisode, mais le feuilleton vient juste de commencer », a confié l’un d’eux sous couvert d’anonymat.
Comme Assimi Goïta l’a déjà déclaré lui-même, la « mission n’est pas achevée ». Il faudra encore que l’armée réussisse à sécuriser Kidal et à favoriser le retour des habitants qui ont déserté la ville par milliers.
Un camouflet pour l’opération Barkhane et la MINUSMA
Quoi qu’on dise, cette victoire des FAMa, même soutenues par Wagner, est un camouflet non seulement pour l’opération Barkhane, mais également pour la MINUSMA. Ces dernières n’ont, en effet, pas réussi, en presque une décennie, à vaincre les rebelles pour un retour de l’armée dans cette ville. Seule l’opération Serval, déployée en janvier 2013 par la France pour aider le Mali de Dioncounda Traoré, a eu des résultats concrets. Puisqu’ayant effectivement permis de stopper net l’avancée des rebelles qui voulaient marcher sur Bamako. Barkhane, qui a pris le relais de Serval,à partir de 2014, a brillé par son inefficacité tout comme la MINUSMA dont le départ est acté depuis quelques semaines, après une présence de 10 ans sans résultats probants.
