Le Mali fait face depuis plusieurs jours à l’assaut de deux groupes terroristes dans le centre et le sud.
En dépit du démantèlement de plusieurs cellules terroristes au Mali, les groupes terroristes continuent leur expansion, particulièrement dans le centre et le sud du pays, selon des sources de sécurité. Le Front de libération du Macinea (FLM) et la katiba Khaled Ibn al-Walid contrôlent d’importantes zones du centre et du sud.
Pas plus tard que samedi, deux policiers et deux civils ont en effet été tués, dans une attaque à Bih, au centre, près de la frontière avec le Burkina Faso. L’assaut a été imputé au Front de libération du Macina (FLM), apparu début 2015, du nom d’un empire théocratique peul du XIXe siècle centré sur la région de Mopti. Les services de sécurité du Mali recherchent activement Amadou Koufa, leader du FLM ainsi que Souleymane Keïta, chef du groupe Khaled Ibn al-Walid.
« Nous les recherchons activement. Ils sont en contact avec Iyad Ag Ghaly pour semer la terreur dans le centre et le sud du pays. Mais nous avons déjà démantelé une partie importante de ces groupes qui opèrent ensemble », affirme un commandant de gendarmerie, rapportent les médiais locaux maliens. Par ailleurs, au début du mois de septembre, trois hommes ont été arrêtés, soupçonnés d’être à l’origine des attentats contre un domicile d’un employé de l’ONU ainsi que contre des postes de sécurité de Bamako.
Selon les enquêteurs, les combattants des deux groupes passent inaperçus à travers la population, puisqu’ils ont « la peau noire pour la plupart, ils descendent vers le sud sans armes pour ne pas être suspectés. Arrivés sur place, ils se débrouillent pour trouver les armes et mener leurs opérations ».
Au moins une dizaine de personnes ont péri dans les attaques imputées au FLM, qui a frappé, au cours des neuf derniers mois, dans plusieurs villes du centre comme Nampala, Ténenkou, Dioura, Boulkessi et Dogofry. Les deux groupes avaient projeté d’enlever, en août dernier, des étrangers dans le sud, mais les services de renseignement ont déjoué l’opération, selon une source sécuritaire malienne.
Le nord du Mali, depuis le coup d’Etat de mars 2012, est aux mains de groupes terroristes liés à Al-Qaïda, qui commettent des attaques meurtrières dans cette région. Depuis plusieurs semaines, ces attaques se concentrent dans le centre et le sud du pays. Avec l’opération Serval devenue Barkhane menée à l’initiative de la France, les terroristes ont perdu du terrain mais des zones restent sous leurs contrôles.