Kidal le fief des ex-rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad a connu des heures sombres. De violents affrontements ont opposé des hommes armés aux habitants dans la capitale de l’Adrar des Ifogas, dans le nord-est du Mali. La question qui se pose est de savoir si les candidats à la Présidentielle ne redoutent pas des perturbations liées à Kidal.
Quatre morts, plusieurs blessés, marché central incendié, bref tel a été le triste bilan des affrontements dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, lorsque des éléments armés ont attaqué des populations « favorables au Mali » dans la ville de Kidal. « J’ai vu le corps ensanglanté d’un jeune homme, de moins de 30 ans. Il a été atteint à l’abdomen, sur le flanc gauche. Il y avait beaucoup de blessés. Des véhicules et des biens des personnes se réclamant du Mali ont été détruits », confie un agent de la santé sous couvert de l’anonymat, joint par l’agence malienne de presse (Amap). Selon un autre témoin contacté par l’Amap la victime « a été abattue à bout portant » par un autre jeune homme pro-MNLA.
Enlèvement d’individus à Kidal
Samedi, enlèvement d’agents électoraux : au nombre de quatre et un élu. Des individus armés les ont surpris en train de procéder à la distribution de cartes d’électeurs pour les enlever. Même si la libération des otages a eu lieu le dimanche (les deux agents électoraux ont été libérés dans la nuit du samedi au dimanche), force est de reconnaître que ces faits ont fini d’installer la peur chez les populations. Certains observateurs sont même allés jusqu’à se demander si la campagne électorale se passe dans de bonnes conditions au Mali, compte tenu des violences à Kidal. Des violences qui interviennent seulement à quelques jours de l’élection présidentielle.
La sérénité chez les candidats
Sauf que cette situation d’instabilité à Kidal ne semble aucunement inquiéter les principaux candidats à l’élection présidentielle. Dans leurs différents meetings, les prétendants au fauteuil présidentiel ne font aucuneùent allusion à la situation qui prévaut dans la capitale de l’Adrar. Ainsi Dramane Dembélé le candidat de l’Adéma (Alliance pour la démocratie au Mali), s est même rendu a Kidal après ces affrontements. Il est ainsi le troisième candidat à la Présidentielle à s’y rendre. Cela après Ibrahim Boubacar Keita et Modibo Sidibé. A Bamako, seule la tenue des élections semble être la priorité des 27 candidats à la magistrature suprême du Mali. Cela, quel que soit le prix à payer.