Assimi Goïta est officiellement installé au poste de nouveau Président de la transition malienne. Dans son allocution qui était très attendue, le colonel, double-putschiste, a voulu rassurer les partenaires du Mali, mais aussi ses compatriotes.
C’est un Assimi Goïta débarrassé de sa traditionnelle barbe mal rasée, de son habituel treillis qu’il a troqué contre un costume militaire d’apparat, qui s’est présenté devant les juges de la Cour suprême, ce lundi 7 juin 2021, à Bamako. L’homme fort du Mali a été officiellement installé dans son fauteuil de chef de l’État. Pour cela, il lui a d’abord fallu prêter serment : « Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain (…) de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national ».
Et le nouveau Président de se prononcer sur les questions sensibles, lui qui sait que tout le monde l’attend au tournant. Il se montre très rassurant : « Je voudrais rassurer les organisations sous-régionales, régionales et la communauté internationale en général que le Mali va honorer l’ensemble de ses engagements pour et dans l’intérêt supérieur de la nation », a-t-il déclaré. Plus précisément, le colonel Assimi Goïta a clairement exprimé sa volonté d’organiser « des élections crédibles, justes, transparentes aux échéances prévues ». Le colonel Président s’inscrit ainsi dans la logique de la CEDEAO qui a fait du respect du calendrier électoral une exigence pour le régime malien.
Au-delà de ces engagements, le Président nouvellement investi a annoncé des mesures visant à réduire le train de vie de l’État. « Les deux tiers des fonds de souveraineté de la présidence de la République seront supprimés », a-t-il laissé entendre. Ces fonds, estimés à environ 1,8 milliard de francs CFA par an, « serviront désormais à la fourniture de l’eau et à la création de centres de santé pour les populations les plus démunies sur toute l’étendue du territoire national ».
Pressenti pour occuper la primature, Dr Choguel Kokalla Maïga du M5 a été nommé Premier ministre quelques heures seulement après la cérémonie d’investiture. À travers la nomination à ce poste de ce civil, le colonel Assimi Goïta se conforme à une autre exigence de la CEDEAO.
Au terme de cette cérémonie, doit-on inférer qu’avec le nouveau coup de force du 24 mai, il y a eu plus de peur que de mal ? Le Mali s’est-il enfin engagé sur la voie de la stabilité ? Il est sans doute encore trop tôt pour répondre à ces questions qui se bousculent dans la tête de plusieurs Maliens.