Arrêté dans la nuit du 28 au 29 avril dans la région de Tombouctou par les forces spéciales françaises, le jihadiste français Gilles Le Guen a été mis en examen vendredi pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.
Le jihadiste français va être jugé en France. Arrêté dans la nuit du 28 au 29 avril dans la région de Tombouctou, au Nord-Mali, par les forces spéciales françaises, le jihadiste français Gilles Le Guen a été mis en examen vendredi pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, rapporte une source judiciaire.
« Il a sollicité un débat différé sur son placement en détention provisoire, mesure requise par le parquet, a-t-on précisé. En attendant ce débat devant le juge des libertés et de la détention (Jld), il a été incarcéré », précise Liberation.fr.
Son extradition
Le jihadiste français Gilles Le Guen, alias Abdel Jalil, est arrivé mardi matin en France, à l’aéroport d’Orly, en région parisienne. Avant d’être placé en garde à vue par la Direction centrale du Renseignement intérieur (DCRI). « Il va être interrogé. Nous devons savoir quel a été son parcours », a commenté le ministre français de l’Intérieur Manuel Valls.
D’après le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, « il avait combattu manifestement déjà dans les groupes djihadistes », mettant en exergue « une dérive individuelle de fanatisme ». « C’est un paumé qui devient terroriste », a-t-il ajouté.
Son parcours
Abdel Jalil, français d’origine bretonne converti à l’Islam, vivait sous le protectorat islamiste depuis 2007, à Tombouctou et dans la région de Goundam. Dans une vidéo, publiée par le site mauritanien Sahara Médias, ce combattant d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d’Ansar Dine mettait en effet en garde l’occupant actuel de l’Elysée contre une intervention militaire au Nord-Mali, en promettant à la France « une catastrophe humanitaire ».
Dans cette vidéo de onze minutes, le jihadiste français, coiffé d’un cheich et portant une barbe taillée, est vêtu d’une tunique de couleur sable. Il est assis, avec en toile de fond le drapeau du Tawhid (Unicité de Dieu, ndlr). A côté de lui, une kalachnikov bien apparente. Et d’interpeller François Hollande : « François Hollande, avez-vous oublié vos promesses électorales de vous détacher des décisions de l’OTAN qui ne défend plus que les intérêts politiques et économiques israélo-américains. Je lance un appel au peuple français de s’opposer à toute agression qui ne serait pas dans leurs intérêts ». Avant de mettre en garde le président français : « L’intervention militaire dans le Sahel sera une catastrophe humanitaire ». Celui qu’on surnomme Abdel Jalil raconte en outre son histoire personnelle. Selon ses dires, il aurait fait le tour du monde pour faire « la connaissance d’Allah et pour son travail d’officier de marine marchande ». Avant de devenir combattant terroriste, Gilles Le Guen aurait travaillé pour l’ONG Médecins sans frontières en Ethiopie.
En octobre dernier, Gilles Le Guen avait promis « une catastrophe humanitaire » en cas d’intervention militaire au Nord-Mali. Le président français François Hollande était alors dans son collimateur.