Dans une lettre adressée au président de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le chef d’Etat nigérian, Goodluck Jonathan, a annoncé le retrait d’une partie de ses soldats engagés au Mali, au sein de la mission de paix des Nations Unies (Minusma). Une décision prise sur fond de tensions avec l’Onu, qui aurait malmené les troupes nigérianes…
L’annonce du retrait des troupes nigérianes a été faite par Alassane Ouattara, lors de la clôture du 43ème sommet de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui se tenait depuis ce mercredi, à Abuja, la capitale fédérale nigériane. Le chef d’Etat ivoirien, président de la Cedeao, a tenté d’expliquer cette subite décision prise par le dirigeant nigérian, Goodluck Jonathan, arguant que le Nigeria a besoin d’une partie de ses soldats pour combattre la secte Boko Haram. La situation intérieure au Nigeria aurait donc en partie motivé cette mesure.
Le général de la brigade, porte-parole de l’armée nigériane, Ibrahim Attahiru, estime que le pays a besoin de ses hommes pour des missions en cours, notamment sur le territoire national nigérian. L’armée nigériane mène une offensive militaire contre Boko Haram dans trois Etats du nord-est (Borno, Yobe et Adamawa), depuis le 15 mai 2013, dans le but de mettre un terme aux activités militaires du groupe terroriste. L’état d’urgence avait par ailleurs été décrété dans le pays.
Maltraitance des troupes nigérianes ?
Cette version diplomatique des faits, légèrement brossée pour éviter de froisser qui que se soit, n’est pas celle de Goodluck Jonathan. Le retrait des troupes nigérianes du Mali serait en réalité due à une injustice. C’est du moins ce qu’a affirmé le Président nigérian. Il n’a pas digéré « l’injustice réservée aux troupes du Nigeria et la non-reconnaissance du rôle qu’elles jouent dans la recherche d’une solution définitive à la crise malienne ».
Le gouvernement nigérian estime que l’investissement de son armée face à la crise malienne n’a pas été reconnu par le gouvernement malien. De plus, le général nigérian, Shehu Abdoulkadir, a été démis de ces fonctions de commandant de la MINUSMA en juin dernier et remplacé par le général de division rwandais, Jean Bosco Kazura.