Le président malien Ibrahim Boubacar Keita s’est rendu ce jeudi dans le nord du pays, à Gao, pour s’entretenir avec les autorités locales et la MINUSMA après les violentes manifestations de ces derniers jours.
La situation est tendue à Gao, au nord-est du Mali. Elle a nécessité ce jeudi le déplacement du président de la République du pays, Ibrahim Boubacar Keïta, qui a rencontré les différents protagonistes de la crise : la force de l’ONU au Mali (MINUSMA) et les autorités locales, rapporte Anadolu Agency. Le chef de l’Etat a annulé sa participation au Sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine (UA) a Addis Abeba qui s’ouvre ce 30 janvier jusqu’au 31 en Ethiopie.
Apaiser les populations
Près de cinq personnes ont été tuées dans une manifestation, mardi 27 janvier 2015, selon nos sources locales. Les manifestants, qui étaient environ une centaine, protestaient contre l’accord prévoyant une « zone temporaire de sécurité » dans la localité de Tabankort, près de Gao, signé ce week-end entre la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA) et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA).
Le président effectue ce déplacement pour tenter d’apaiser les populations du nord, inquiètent par l’instauration de cette zone de sécurité, finalement retirée après les violents affrontement. Ils contestent cette mesure. Ils se demandent quelle est l’utilité de cette « zone de sécurité », estimant que la MINUSMA cherche plutôt à cantonner leurs combattants, censés les protéger contre d’éventuels attaques de d’autres groupes armés, qui occupent Tabankort. La zone de sécurité contraint en effet les groupes armés loyalistes à Bamako à désarmer ou à abandonner leurs positions, estiment les protestataires.
Les conflits sont toujours de mise entre les différents groupes armés du nord-Mali, qui tentent chacun de s’imposer dans la région.