La disparition mystérieuse de l’adjudant-chef Abdoulaye Ballo en détention au Mali suscite inquiétude et interrogations sur les pratiques judiciaires du pays.
L’enlèvement en détention d’Abdoulaye Ballo, adjudant-chef de l’armée malienne, suscite une vive inquiétude et soulève de nombreuses questions. Cette affaire complexe et opaque met en lumière des pratiques alarmantes au sein du système judiciaire malien.
Une extraction nocturne suspecte
Le 12 juillet dernier, Abdoulaye Ballo a été extrait de sa cellule au camp 1 de la gendarmerie de Bamako. Selon un collectif d’avocats, ce déplacement s’est fait « vers une destination inconnue » et sans l’accord du procureur. Cette extraction nocturne constitue une infraction d’enlèvement aggravé selon les lois maliennes.
Ballo n’est pas le premier à disparaître dans des circonstances similaires. Le colonel Kassoum Goita, co-détenu de Ballo, a disparu le 31 mai 2024 dans des conditions tout aussi mystérieuses. Aucune information concernant Goita n’a été fournie à ses proches depuis sa disparition, laissant planer un voile de mystère et d’inquiétude.
Abdoulaye Ballo, Kassoum Goita et quatre autres personnes, dont l’ancien secrétaire général de la présidence sous Bah Ndaw, ont été arrêtés en septembre et octobre 2021. Ils sont accusés de tentative de coup d’État. Depuis leur arrestation, ils sont détenus sans procès, une situation qui viole les principes fondamentaux de la justice.
Appel à la justice et au respect des droits de l’homme
Face à ces disparitions inexpliquées, le collectif d’avocats réclame l’enrôlement de cette affaire devant la justice. Ils insistent sur le respect de l’indépendance judiciaire et des engagements du Mali contre les enlèvements et la torture. « La vérité doit éclater », clament-ils, en appelant également à l’intervention du ministre de la Justice.
Ces disparitions en détention illustrent un climat de peur et d’impunité au Mali. L’extraction forcée de détenus sans procédure légale et la détention prolongée sans procès sont des violations flagrantes des droits humains. Les familles des disparus vivent dans l’angoisse et l’incertitude, privées de tout contact avec leurs proches.