Bamako semble enfin décidé à déloger les islamistes qui occupent le Nord. Le président de transition Dioncounda Traoré a réclamé formellement ce mardi l’intervention des forces militaires de la Communauté économique des Etats de l’Afrique (Cedeao) pour reconquérir le Nord.
Dos au mur. Dioncounda Traoré n’a pas eu d’autres choix que de passer à la vitesse supérieure. Le président de transition du Mali a formellement sollicité mardi l’intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour reconquérir le Nord. Il a adressé un courrier au chef d’Etat ivoirien Alassane Ouattara qui préside l’organisation : « Je sollicite par la présente, au nom du peuple du Mali, et en ma qualité de président par intérim, l’aide de la Cedeao dans le cadre du recouvrement des territoires occupés du Nord et de la lutte contre le terrorisme ».
Une décision précipitée par la prise de Douentza
Une décision sans doute précipitée par le Front anti-putsch uni pour la défense de la République et de la démocratie (FDR). Regroupant quarante partis politiques, il a réclamé l’intervention militaire d’une force africaine pour déloger les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et d’Ançar Dine. Une réclamation qui intervient suite à la prise de la ville stratégique de Douentza, le 1er septembre, par les islamistes du Mujao. Pour le FDR, il s’agit d’une prise de trop, estimant qu’il est temps d’agir.
Les islamistes occupent le Nord depuis avril à la suite du coup d’Etat mené contre Amadou Toumani Touré par le capitaine Amadou Sanogo. Depuis le début de la crise malienne, les autorités à Bamako qui semblent dépassées, peinent à gérer la situation. Elles avaient jusqu’ici refusé l’intervention d’une force militaire extérieure sur le sol malien. Mais la prise de Douentza a changé la donne.
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