Selon un fonctionnaire au gouvernorat de Kidal, tôt ce jeudi matin, alors que les officiels s’apprêtaient à recevoir le Premier ministre malien, Oumar Tatam Ly, quelques centaines de jeunes et de femmes, soutenus par des responsables du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, rébellion touareg) se sont dirigés vers l’aérodrome de Kidal, décidés à empêcher l’avion d’atterrir.
Alors que Oumar Tatam Ly devait effectuer ce jeudi sa première visite à Kidal depuis sa nomination comme Premier ministre en septembre, il a été contraint de rebrousser chemin. Selon un fonctionnaire au gouvernorat de Kidal, tôt ce jeudi matin, alors que les officiels s’apprêtaient à recevoir le Premier ministre malien, quelques centaines de jeunes et de femmes, soutenus par des responsables du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, rébellion touareg) se sont dirigés vers l’aérodrome de Kidal, décidés à empêcher l’avion d’atterrir.
L’information relayée par l’AFP, a été confirmée par une source militaire africaine à Kidal, selon laquelle les forces de la MINUSMA, la force de l’ONU, n’ont pas pu empêcher que les manifestants pénètrent sur la piste d’atterrissage. L’entourage du Premier ministre a confirmé l’information, précisant que M. Ly a pour le moment annulé sa visite. Toujours selon son entourage, le PM se trouvait à Gao, la plus grande ville du nord du Mali (à 300 kilomètres au sud de Kidal), lorsqu’il a appris que l’aéroport de Kidal avait été envahi par des manifestants hostiles, et a donc purement et simplement décidé de ne pas se rendre sur place.
D’après les témoignages des manifestants, les militaires maliens ont ouvert le feu sur les protestataires, blessant trois civils, un homme et deux femmes. Dans un communiqué repris par l’AFP, le gouvernement malien affirme que les forces armées maliennes ont été prises à partie par des éléments incontrôlés et ont notamment essuyé des jets de pierre et des tirs d’armes. Seules face aux manifestants, elles ont procédé à des tirs de sommation pour se dégager. Le gouvernement malien se dit étonné de l’absence de mise en place, par la MINUSMA, d’un dispositif adéquat de sécurisation de l’aéroport et de la ville de Kidal, en dépit de son information préalable de l’organisation de cette mission, dont elle a assuré le transport.
A noter que Kidal, ville de l’extrême nord-est du Mali est le fief des rebelles du MNLA qui avaient repris pied dans la localité à la faveur de l’intervention militaire française, en janvier dans le nord du pays.