Les résultats de la session 2012 du baccalauréat sont catastrophiques au Mali. Le taux national d’admission de cette année est de 12,36%, soit le plus bas jamais enregistré pour cet examen scolaire depuis l’accession du pays à l’indépendance le 22 septembre 1960. C’est un véritable cauchemar pour les milliers d’élèves qui espéraient ainsi franchir les portes des universités et grandes écoles.
(De notre correspondant)
Mauvais, catastrophiques, les qualificatifs ne manquent pas au Mali pour déplorer les résultats de la session 2012 du baccalauréat. Selon les chiffres publiés par le ministère de l’Éducation, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, le taux de réussite national pour cette session est de 12,36%, soit 11 124 admis sur 89 968 candidats qui ont passé l’examen. Un chiffre en net recul, par rapport aux deux dernières années, qui était de 31,46% en 2011 et de 29,18% en 2010.
C’est la série Sciences exactes (SE) qui enregistre le plus grand nombre d’admis avec 21,76%. La série Langue littérature (LL) suit de près avec 20,76% contre 12,68% pour la série Sciences biologiques (SB). Et c’est la série Sciences humaines (SH) qui ferme ce podium peu reluisant pour le système éducatif malien avec 7,62%. Si ces résultats ont créé la consternation chez les élèves, les autorités en charge de l’éducation s’en félicitent.
Rehausser le niveau de l’enseignement
Il s’agit pour elle de rehausser le niveau de l’enseignement au Mali pour qu’il ne soit pas à la traine de l’intégration africaine. Ainsi, selon Hassimi Adama Touré, le directeur du centre national des examens et concours, le taux national de réussite de 12,36% rime parfaitement avec les mesures prises par les autorités scolaires. Des mesures qui mettent l’accent sur la qualité et la performance. Et rendent plus compétitifs les élèves et candidats aux différents examens sur les plans national et international.
« Les nouvelles autorités doivent continuer ainsi. Il faut tamiser car nos universités sont remplies d’étudiants qui n’ont pas le niveau », souligne un enseignant de la faculté des sciences économiques et de gestion. « Merci au gouvernement pour cette rigueur dans la préparation des hommes de qualité pour ce pays. L’avenir d’une nation se trouve aussi dans la qualité des hommes », renchérit un habitant de Bamako. Comme pour le Diplôme d’études fondamentales (Def), une session spéciale sera organisée en octobre prochain pour le baccalauréat. Elle est exclusivement réservée aux élèves déplacés ou réfugiés dans les pays voisins à cause de la crise au Nord-Mali.
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