Mali : comment Bah N’Daw et Moctar Ouane vivent leurs premiers jours de liberté


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Moctar Ouane à Konna
Moctar Ouane à Konna

A la faveur de la saisine de la Cour de justice de la CEDEAO au sujet de leur mise en résidence surveillée, Bah N’Daw et de Moctar Ouane, respectivement ancien Président de la transition au Mali et ex-Premier ministre, ont été libérés, depuis vendredi. Comment vivent-ils leurs premiers jours de liberté d’aller et de venir en toute quiétude ?

Au cours de la première journée de sa liberté retrouvée, l’ancien Président de la transition au Mali a été aperçu, ce samedi, à bord d’un véhicule 4×4 le conduisant dans son champ. Quant à son Premier ministre, Moctar Ouane, il n’a pas encore quitté sa résidence privée où il était confiné depuis le mois de mai. C’est seulement dans la nuit du samedi à ce dimanche que le dispositif militaire placé devant son domicile a été levé. À son agenda, il est prévu que l’éphémère Premier ministre reçoive, ce dimanche, la visite des diplomates du comité local de suivi de la transition au sein duquel, il y a des représentants de la CEDEAO, de l’Union Africaine et de la MINUSMA.

C’est le vendredi dernier que les autorités maliennes ont levé « toutes les mesures restrictives » imposées aux anciens Président et Premier ministre de transition, Bah N’Daw et Moctar Ouane, qui ont perdu leur liberté d’aller et venir depuis le 24 mai 2021. Détenus d’abord au camp militaire de Kati, les deux hommes avaient été reconduits dans leur résidence respective d’où ils ne pouvaient pas sortir et où ils ne pouvaient recevoir tous ceux qu’ils voulaient. La décision du gouvernement malien de lever les restrictions qui entravaient les libertés des deux hommes a rapidement été saluée par le comité local de suivi de la transition.

Il sied de rappeler que cette décision a été obtenue après d’âpres luttes menées par les avocats des deux hommes. Saisie de l’affaire par Me Mamadou Ismaïla Konaté, la Cour de justice de la CEDEAO avait donné aux autorités maliennes l’ultimatum du 28 août 2021 pour s’expliquer sur les raisons du maintien en résidence surveillée des deux hommes. C’est donc à la veille de cette date que le gouvernement malien s’est empressé de rendre sa décision et de libérer les deux anciens dirigeants.

Pour Me Mamadou Ismaïla Konaté, c’est la satisfaction totale. « Mes clients vont très bien. J’ai parlé à l’un et à l’autre. Je me suis réjoui de leur état d’esprit. C’est toujours une très bonne chose de se savoir libre, de se savoir en plénitude de ses droits et d’exercer aussi la liberté. Ce passage était malheureux, ce passage n’aurait pas dû. Et voilà que mes clients sont reconnus comme étant des hommes libres, des hommes indépendants, des hommes autonomes », a confié l’avocat à RFI.

« Il faut juste leur reconnaitre que le fait aujourd’hui d’avoir servi l’État au plus haut sommet a pu leur créer quelques difficultés, ce qui n’était pas normal. Pour moi, c’est une fierté. Pour eux, sans doute un soulagement. Et pour le peuple du Mali, on doit pouvoir apprécier les délices de l’État de droit. Je pense que plus que jamais aujourd’hui, nous devons nous coller au droit au Mali, nous devons nous soumettre au droit, nous devons revendiquer l’État de droit », a-t-il poursuivi.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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