Au Mali, alors qu’une enquête a été ouverte pour tentative d’assassinat du président de transition, Dioncounda Traoré, son Premier ministre, Cheikh Modibo Diarra, prend les rênes du pays. Ce dernier est allé à la rencontre de l’armée et de ses homologues africains pour tenter de reconquérir le Nord-Mali.
Suite à l’agression au Mali du président de transition, Dioncounda Traoré, survenue le 21 mai, la justice a décidé, ce mardi, d’ouvrir une information judiciaire pour « tentative d’assassinat, de complicité, coups et blessures volontaires et non-assistance à personne en danger », selon la presse locale. En attendant le retour de Dioncounda Traoré, actuellement en France pour y suivre des soins, son Premier ministre Cheik Modibo Diarra assure la présidence malienne.
Rappel
Le 21 mai, au lendemain de l’accord sur la transition au Mali, le président par intérim a été blessé dans son bureau de Koulouba, près de Bamako, par des manifestants mécontents de sa désignation comme chef de l’Etat pour une période d’un an.
Selon la justice malienne, le président par intérim, Dioncounda Traoré a été la victime d’une tentative d’assassinat et aurait subi des coups et blessures volontaires. Une soixantaine de personnes a été entendue dans cette affaire mais seulement trois individus, dont le président de l’association pro-junte, Babacar Boré, ont été inculpés. Ceux-ci sont accusés de troubles graves à l’ordre public. Depuis son agression, Dioncounda Traoré séjourne à Paris et certains affirment qu’il a été éloigné volontairement du Mali pour permettre au pays de retrouver son calme. Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra dirige donc le Mali. Mais celui-ci parviendra-t-il à rétablir l’intégrité territoriale du pays ?
Modibo Diarra sous l’œil des militaires
Le premier ministre reste toutefois sous la tutelle des militaires et plus particulièrement du chef des putschistes, Amadou Sanogo. Cheik Modibo Diarra s’est rendu vendredi 1er juin à Ségou, à 240 km de Bamako afin de mobiliser les troupes en vue d’une probable contre-offensive de l’armée malienne dans le nord, selon le journal du Mali. Le but, d’après le Premier ministre, « est d’engager une guerre qui mettra fin à la guerre pour toujours ». Dans l’attente de l’appui des forces étrangères d’intervention comme celle de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’armée malienne semble vouloir reprendre les chose en main.
L’initiative de Modibo Diarra a été applaudie par la majorité de ses compatriotes qui ont vu en lui un dirigeant déterminé à restaurer l’intégrité territoriale du Mali.
Cheick Modibo Diarra chez Boni Yayi
Le Premier ministre malien est allé à Cotonou avant de se rendre à Lomé, au Togo, pour le sommet de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA), pour discuter avec le président en exercice de l’Union africaine (UA) Boni Yayi de la possibilité de saisir le Conseil de sécurité des Nations unies pour une intervention militaire au Nord-Mali.
La partie septentrionale du Mali est toujours aux mains de deux mouvements terroristes qui luttent pour une sécession d’avec le Sud du pays. Cheick Modibo Diarra a déclaré que les discussions allaient se poursuivre à Lomé au cours du sommet de l’UEMOA qui regroupe huit pays de l’Afrique de l’Ouest aux destins liés.
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