Cheick Modibo Diarra hérite de la primature au Mali dans un contexte politique délicat. Les militaires qui ont renversé l’ancien Président Amadou Toumani Touré, ont consenti à rendre le pouvoir aux civils. Mais la junte a procédé à une série d’arrestations de personnalités politiques dans la nuit de lundi à mardi.
Cheick Modibo Diarra a été nommé ce mardi Premier ministre.
Il est désormais l’homme de la transition au Mali après le coup d’Etat du 22 mars. Le nouveau Premier ministre qui aura les pleins pouvoirs, doit former un gouvernement d’union nationale dans un pays dont les deux tiers sont occupés par les rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et les islamistes. Depuis plusieurs jours, le nom de l’astrophysicien était cité comme un potentiel futur hôte de la primature. Président de Microsoft Afrique depuis 2006, Cheick Modibo Diarra était considéré par certains comme l’homme de la situation.
Cheick Modibo Diarra, 60 ans, est le président du Rassemblement pour le développement du Mali (RpDM). Une formation politique qu’il a créée pour être candidat à la présidentielle de 2012. Le RpDM est présenté comme « un parti qui défend les intérêts du peuple, l’égalité des chances, l’équité, la souveraineté de l’Etat et respectueux des droits de l’Homme ».
Face à la junte et aux rebelles
Depuis son retour au Mali, le nouveau Premier ministre malien n’a jamais fait mystère de son désir d’accéder à la magistrature suprême. « J’ai fait un choix de projet de société que j’ai présenté à la nation et que je suis en train de chiffrer actuellement afin de pouvoir dire à mes compatriotes, combien de temps cela va-t-il prendre exactement si je suis élu président de la République. On n’improvise pas dans la gestion », affirmait-il en avril 2011
Sa nomination intervient alors que plusieurs personnalités maliennes sont détenues à Kati, le fief de la junte. Parmi elles, l’ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle, Modibo Sidibé, arrêté au lendemain du coup d’Etat. Plusieurs proches de l’ancien Président Amadou Toumani Touré, dont son ministre de la Défense Sadio Gassama et l’ancien chef d’Etat-major, le général Amadou Cissoko, ont également été interpellés. La junte, dirigée par le capitaine Sanogo, détient aussi Soumaïla Cissé, le leader de l’Union pour la République et la démocratie (URD). Ses proches indiquent qu’il a été blessé lors de son arrestation.
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