L’école malienne est, depuis près d’une décennie et tout particulièrement cette année, une école perturbée. Les grèves d’étudiants se succèdent à celles d’enseignants. Tous réclament la même chose : une amélioration de leur condition économique.
Cette rentrée scolaire n’aura pas été des plus faciles au Mali. Entre les revendications sociales des enseignants et la révision des critères d’attribution de bourse exigée par les étudiants, le ministère de l’Education se trouve au coeur d’une crise de l’Education nationale depuis la rentrée scolaire d’octobre.
La grève des enseignants, représentés par leurs syndicats, la SNEC (Syndicat de l’éducation et de la culture) et la FEN (Fédération de l’Education nationale) fait rage depuis mai 2000. Ils revendiquent une augmentation de salaire de 15%, attribuée aux fonctionnaires de l’Etat relevant du statut général.
Selon le ministère, représenté par son chargé de communication, Mme Djénéba Guindo Traoré « cette augmentation des salaires n’était qu’une mesure de rééquilibrage au profit des fonctionnaires du statut général. Les enseignants, relevant du statut particulier, ayant perçu des indemnités suite à la hiérarchisation entreprise dans l’ensemble du corps ».
À quand la fin de la crise ?
Sur la situation des élèves, Mme Guindo rappelle que le gouvernement malien, compte tenu de l’état actuel de ses finances, maintiendra les critères sociaux et d’excellence prévalant à l’affectation des bourses. Elle note, par ailleurs, que la partie du budget non affectée aux bourses ira à l’amélioration des infrastructures scolaires. Le Mali est l’un des seuls pays au monde à attribuer des bourses aux élèves du secondaire. Dépense à laquelle il a prévu de renoncer en 2001.
Hier, la SNEC mettait fin à son mot d’ordre de grève et aujourd’hui le ministère recevait les doléances de la FEN. Une fédération qui durcit néanmoins le ton. En outre, Mme Djénéba Guindo Traoré estime que la plupart des étudiants tiennent à passer leurs examens. Des examens qui n’ont pu avoir lieu en juin dernier, suite au boycott des évaluations de fin d’année par les enseignants.
Le Mali accorde 26% de son budget à l’Education Nationale. Il enregistre avec 47% l’un des – si ce n’est le plus faible – taux de scolarisation au monde.