Fini la transition civile au Mali. Le Président Bah N’Daw vient de démissionner laissant vide le fauteuil présidentiel récupéré par le chef des putschistes, le colonel Assimi Goïta.
C’est désormais officiel. Le Président de la transition au Mali, le colonel à la retraite Bah N’Daw, retenu prisonnier au camp militaire de Kati depuis lundi dernier, en compagnie de son Premier ministre, Moctar Ouane, et de quelques collaborateurs comme le général Souleymane Doucouré, fraîchement nommé ministre de la Défense, et Kalilou Doumbia, son conseiller spécial, a finalement déposé le tablier ce mercredi. Il a remis sa démission ainsi que celle de son Premier ministre au Vice-président, le colonel Assimi Goïta. Du coup, ce dernier redevient le chef de l’État, de fait.
Désigné comme Président de la transition, le 25 septembre 2020, sous les instances de la CEDEAO qui avait exigé des militaires le transfert du pouvoir aux civils pour conduire la transition, Bah N’Daw aura passé très peu de temps à la tête du Mali : huit mois alors que la transition était prévue pour dix-huit mois. La tension est montée d’un cran entre Assimi Goïta, Vice-président et le Président ainsi que le Premier ministre aussitôt après la publication de la liste des membres du nouveau gouvernement, lundi. Le principal point d’achoppement se trouve au niveau de l’éjection de deux pions essentiels de la junte militaire : les colonels Modibo Koné et Sadio Camara, respectivement ministres de la Sécurité et de la Défense dans le précédent gouvernement.
La question est maintenant de savoir quel sort sera réservé au Président, au Premier ministre et à leurs collaborateurs toujours gardés au camp de Kati. « Les négociations sont en cours pour leur libération et la formation d’un nouveau gouvernement », répond Baba Cissé, conseiller spécial du colonel et vice-président Assimi Goïta.
Jusqu’à quand vont durer ces négociations ? Et quelle sera la suite des événements au Mali après ce nouveau coup de force des militaires ? Voilà les questions qui sont sur toutes les lèvres et auxquelles tentera de trouver des solutions la délégation de la CEDEAO déjà sur place.
