La chanteuse malienne Rokia Traoré, arrêtée le 21 juin 2024 en Italie, sera remise à la justice belge dans une affaire de non-représentation d’enfant. Son avocate a annoncé, le 26 septembre, que la Cour d’appel de Rome avait tranché : Rokia Traoré sera extradée vers la Belgique dans les dix prochains jours. Cette décision marque la fin d’une longue bataille juridique qui dure depuis près de cinq ans.
L’extradition de la chanteuse d’origine malienne ressentie est un soulagement pour Jan Goossens, l’ex-compagnon de la chanteuse, qui espère que son retour en Belgique permettra de trouver des solutions dans l’intérêt de leur fille. L’avocat de Goossens a déclaré que cette extradition pourrait enfin ouvrir la voie à une issue constructive pour le bien-être de l’enfant.
Conflit de garde entre la Belgique et le Mali
L’affaire remonte à 2019, lorsque la justice belge avait accordé la garde de la fille de Rokia Traoré à son père, avec un droit de visite pour la mère. Cependant, la justice malienne avait ensuite octroyé la garde exclusive à la chanteuse, au Mali. Ce conflit de juridictions a mené à l’émission d’un mandat d’arrêt international contre l’artiste.
En 2023, Rokia Traoré a été condamnée par défaut à deux ans de prison en Belgique pour non-représentation d’enfant. En juin 2024, elle a été arrêtée en Italie alors qu’elle se rendait à un concert. Depuis, elle a fait appel de la décision du tribunal de Bruxelles et a saisi la Cour de justice de l’Union Européenne (CJUE), estimant que ses droits avaient été violés lors de son procès en 2023, notamment en raison de l’absence de son avocat.
Un nouveau face-à-face judiciaire en Belgique
Rokia Traoré se prépare désormais à affronter de nouveau la justice belge pour tenter de résoudre ce litige qui l’oppose au père de son enfant. Leur fille, âgée de neuf ans, réside toujours à Bamako et attend une issue à cette situation qui dure depuis plusieurs années.
Le cas de Rokia Traoré soulève des questions sur les conflits de juridictions entre les pays, mais aussi sur le respect des droits des parents dans les procédures de garde internationale. Tandis que l’affaire progresse, la vie de la jeune fille reste suspendue aux décisions des tribunaux.