Iyad Ag Ghaly, l’un des chefs d’Ansar Dine, groupe de Touaregs pro-charia, a annoncé dans un communiqué publié par Sahara Medais, le retrait de son offre de cessation des hostilités. Il dénonce le manque de « volonté sincère de paix et de négociation du côté de la partie malienne » et accuse Bamako de recruter massivement des mercenaires et de mobiliser sur des bases raciales des milliers de miliciens tout au long de la ligne de front. Interrogé par Afrik.com, Michel Galy, politologue et sociologue, indique que « Ansar Dine et le MNLA essayent de retarder l’intervention militaire au Nord-Mali avec un processus de négociation illusoire ».
Ansar Dine menace de reprendre les hostilités. Le chef du groupe de Touaregs pro-charia (la loi islamique), a annoncé, dans un communiqué publié par Sahara Medais, le retrait de son offre de cessation des hostilités. L’objet du délit ? Le manque de « volonté sincère de paix et de négociation du côté de la partie malienne », pointe du doigt Iyad Ag Ghaly, en accusant Bamako de recruter massivement des mercenaires et de mobiliser sur des bases raciales des milliers de miliciens tout au long de la ligne de front.
Comment doit-on interpréter cette décision ? « Il s’agit d’un processus de négociation illusoire. Ansar Dine et le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) essayent de retarder l’intervention militaire au Nord-Mali. Et demandent des gages à la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), aux Maliens et aux Occidentaux », analyse pour Afrik.com Michel Galy, politologue et sociologue.
Ansar Dine ne quitte pas les négociations
D’autant que, Ansar Dine se dit toujours prêt à poursuivre les négociations avec Bamako et exige plus de sérieux de la part de son interlocuteur. Iyad Ag Ghaly salue, par ailleurs, la médiation burkinabè menée par Blaise Campaoré, le président du Burkina Faso.
La position d’Ansar Dine, sur l’arrêt de la cessation des hostilités, est donc provisoire. « La négociation va se poursuivre avec le MNLA. Tout dépendra aussi de la date réelle de l’intervention militaire qui est prévue soit pour le premier trimestre 2013 ou, au plus-tard, pour l’automne de la même année », nous déclare Michel Galy. « Cette part d’intoxication du calendrier complexifie davantage les négociations », précise le spécialiste du Mali.
Quoiqu’il en soit, il n’y aura pas d’intervention militaire tant que l’armée malienne ne sera pas constituée et que les autorités maliennes n’auront pas réglé le problème du capitaine Sanogo, à l’origine du coup d’Etat du 22 mars 2012, qui est hostile au déploiement d’une force internationale à Bamako et à l’intervention militaire au Nord-Mali.