Mali : Amnesty dénonce la mort de civils dans des frappes de drones à Indjatafane


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Soldats de l'armée malienne
Des soldats maliens

Amnesty International a révélé des informations inquiétantes sur les frappes de drones menées par l’armée malienne, le 21 octobre dernier, dans le village d’Indjatafane, situé dans la région de Tombouctou. Selon l’organisation de défense des droits humains, les frappes ont causé la mort d’au moins huit personnes civiles, dont six enfants.

Cette confirmation par Amnesty fait suite aux premières informations publiées par RFI, qui évoquait un bilan initial de cinq morts. Le chiffre a cependant été revu à la hausse au fur et à mesure que les investigations ont progressé. L’organisation appelle désormais les autorités de transition maliennes à ouvrir une enquête indépendante pour faire la lumière sur cet incident tragique.

Selon Ousmane Diallo, chercheur d’Amnesty International au Sahel, les preuves recueillies montrent que les frappes n’ont pas uniquement ciblé des éléments armés mais ont également frappé des populations civiles sans défense. Amnesty a basé ses conclusions sur des témoignages de survivants, des images satellites et des données recueillies auprès de sources locales. Elles donnent un aperçu tragique de l’événement.

Intensification des frappes aériennes par l’armée malienne

L’attaque d’Indjatafane intervient dans un contexte de montée en puissance des opérations antiterroristes de l’armée malienne. Depuis le retrait de la force française Barkhane et la redéfinition de sa coopération avec des partenaires étrangers, notamment russes, l’armée malienne a intensifié ses frappes aériennes. Les Famas utilisent des drones et d’autres équipements de haute technologie pour traquer les groupes armés dans le Nord et le Centre du Mali.

Cependant, ces opérations suscitent de vives inquiétudes parmi les ONG locales et internationales, qui dénoncent des pertes civiles récurrentes et un manque de transparence dans les enquêtes menées après chaque incident. Amnesty souligne que, dans plusieurs cas, les frappes ont été menées dans des zones densément peuplées. Des ciblages qui augmentent les risques de victimes collatérales.

Absence de détails précis sur les circonstances de l’attaque à Indjatafane

Les autorités maliennes ont réagi aux accusations en déclarant que les frappes avaient pour cible des terroristes identifiés dans la région et que les opérations étaient menées dans le respect des lois de guerre. Cependant, elles n’ont pas fourni de détails précis sur les circonstances de l’attaque à Indjatafane ni sur les méthodes employées pour distinguer les cibles civiles des combattants.

La pression internationale pour des explications s’intensifie, les Nations Unies et l’Union Africaine ayant également exprimé leur préoccupation. Des organisations humanitaires réclament une enquête indépendante et des réparations pour les familles des victimes si la responsabilité de l’armée est avérée. Amnesty rappelle que les pertes civiles nourrissent souvent les rancœurs envers les autorités et renforcent le soutien local aux groupes rebelles, exacerbant l’instabilité.

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Une plume qui balance entre le Sénégal et le Mali, deux voisins en Afrique de l’Ouest qui ont des liens économiques étroits
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