Malgré l’accord de paix signé en 2015 entre le Gouvernement et les forces séparatistes, le Mali reste la cible d’attaques terroristes répétées des groupes islamistes. La dernière attaque hier a été particulièrement meurtrière faisant fait 10 morts et 25 blessés au sein de la Minusma, la Mission de maintien de la paix au Mali.
L’attaque, revendiquée dans la soirée par un groupe proche d’al-Qaida au Maghreb islamique, s’est déroulé dimanche matin, à Aguelhok, dans le nord-est du Mali. Des hommes armés sont arrivés dans plusieurs véhicules et ont ouvert le feu,sur la base du contingent tchadien de la Minusma. L’ONU a confirmé que toutes les personnes tuées faisaient partie d’une mission diplomatique à Tchad, située à Aguelhok, séparée du Mali par le Niger, à l’ouest.
Les casques bleus assaillis ont du attendre l’arrivée d’hélicoptères quelques heures plus tard pour repousser enfin l’assaut, faisant trois morts chez les agresseurs et en capturant un quatrième : « Les jiadistes sont repartis comme ils sont arrivés. Ils se sont dispersés en différentes directions comme si c’était préparé », explique à RFI une source locale.
Un groupe islamiste lié à Al-Qaïda, connu sous le nom de Nusrat al-Islam wal Muslimeen, a utilisé l’application de messagerie Telegram, très appréciée des terroristes, pour revendiquer l’attaque en expliquant qu’elle était une réaction à la relance des relations diplomatiques entre le Tchad et Israël. Le président Idriss Deby Itno a, en effet, accueilli dimanche le Premier ministre israélien Bejamin Netanyahu.
Pour les spécialistes de la question palestinienne, le degré de préparation entre l’attaque et la très forte proximité de la visite de Netanyahu au Tchad serait plutôt le signe d’une coïncidence et l’objectif des djihadistes dans la teneur de leur communiqué serait plutôt de de daire un coup de communication en mettant en avant la défense de la Palestine pour faire gagner de l’influence dans la sphère des terroristes islamistes.
Le lieu de l’attaque n’est pas neutre non plus, en janvier 2012, les forces armées coalisées (MNLA et groupes djihadistes) avait pris le contrôle du camp à Aguelhok en massacrant des soldats de l’armée régulière.
Tout en confirmant le nombre de morts, un porte-parole de l’ONU a déclaré que l’attaque « n’enlèvera pas la détermination de l’ONU à continuer de soutenir le peuple et le gouvernement du Mali dans leurs efforts pour construire la paix et la stabilité dans le pays« .
Ce n’est pas la première fois que les soldats du Tchad sont les victimes des attaques terroristes au Mali (Lire : les soldats tchadiens, boucliers de l’ONU ?) car en 2014 déjà une dizaine de soldats tchadiens étaient morts dans des opérations de maintien de la paix au Mali, et le nombre d’assaillants et leur degré de préparation laisse penser que plusieurs organisations terroristes ont pu s’allier pour l’action de dimanche.