![Gao Ansongo Gao Ansongo](https://www.afrik.com/wp-content/uploads/2025/02/gao-ansongo-696x392.jpg)
Une attaque d’une violence extrême a frappé un convoi civil escorté par l’armée malienne et des mercenaires du groupe Wagner, vendredi 7 février près de Gao. Le bilan, contesté entre l’armée et les sources hospitalières, illustre la fragilité sécuritaire persistante dans le nord du Mali et l’importance de la communication pour le gouvernement malien.
Le drame s’est déroulé près du village de Kobe, à une trentaine de kilomètres de Gao. Le convoi, imposant, rassemblait 22 minibus, six gros bus et huit camions. Il bénéficiait d’une escorte militaire composée d’une dizaine de véhicules des Forces armées maliennes (FAMA) et de membres du groupe Wagner. Mais cela n’a pas suffit à dissuader les attaquants qui ont surgis des deux côtés de la route et ouvert le feu sans sommation sur les civils et les militaires.
« Les gens ont sauté des véhicules pour fuir. Il y a eu de nombreux morts et blessés parmi les civils (…) Les deux camps se sont violemment affrontés : ils se sont rendu coup pour coup pendant plusieurs heures « , rapporte à RFI sous couvert d’anonymat un habitant de la région.
Des bilans contradictoires
Les chiffres divergent selon les sources. L’armée malienne évoque 25 morts, « terroristes » et civils confondus, ainsi que 13 blessés, principalement des orpailleurs étrangers. Un responsable local contredit ces données, attestant du transport d’au moins 56 corps à l’hôpital de Gao alors que les militaires ont transporté les corps des soldats directement cers leur base la plus proche.
La route Gao-Ansongo, axe stratégique, traverse une zone où l’État peine à maintenir son autorité. La région dite des « Trois frontières » proche du Niger et du Burkina Faso, subit régulièrement les assauts de groupes jihadistes affiliés à l’État islamique et à Al-Qaïda. Bien que non revendiquée, l’attaque porte la signature de ces groupes, notamment l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), selon les autorités maliennes.
L’armée affirme avoir mené des opérations de ratissage, permettant de retrouver « 19 corps de terroristes abandonnés » et de récupérer des armes. Les militaires et mercenaires blessés ont été évacués vers le centre médical spécialisé de Sévaré.
Cette tragédie souligne l’échec relatif de la stratégie sécuritaire au Mali, où la violence persiste depuis 2012. Malgré la présence des mercenaires de Wagner aux côtés des FAMA, la sécurisation des convois reste un défi majeur. Plus de 3,2 millions de personnes ont déjà été déplacées dans la région, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), témoignant de l’ampleur de la crise humanitaire.