Les premiers soldats français sont rentrés du Mali jeudi dans l’après-midi. Environ 120 hommes ont été rapatriés dans l’Hexagone, concrétisant ainsi l’annonce de François Hollande d’un retrait progressif de l’armée française.
Après trois jours passés à Chypre, conformément au protocole, les 120 parachutistes français en provenance de la guerre au Mali sont rentrés jeudi après-midi en France. Les Bérets rouges de Pamiers ont atterri à l’aéroport de Blagnac, près de Toulouse.
« Ils rentrent mission accomplie, d’une belle mission de deux mois et demi sur zone », a déclaré le chef de corps du 1er RCP, le colonel Antoine de Loustal, venu les accueillir, rapporte LeFigaro.fr. Et d’ajouter « ce n’était pas quelque chose de simple. Ils ont été au contact (…) Il y a eu des combats extrêmement rudes face à des gens déterminés, fanatiques ». Avant de préciser : « C’était une vraie mission de fantassins dans des conditions climatiques difficiles ». Maintenant, « ils vont pouvoir un peu souffler », a-t-il conclu.
Le caporal Cédric Charenton, tué le 2 mars lors d’une opération contre les jihadistes, faisait partie de ce corps de parachutistes Pamiers. Les bérets rouges sont arrivés lundi à Chypre où ils ont passé, comme le veut le protocole, trois jours avant de regagner la France.
Les autorités françaises sont même en avance sur le calendrier prévu du début de retrait des troupes françaises de la guerre au Mali car le rapatriement était programmé pour la fin du mois d’avril.
La guerre au Mali continue
La guerre au Mali continue, en particulier à Tombouctou et à Gao où les attentats terroristes n’y manquent pas. La France concentre ainsi ses actions sur ces deux régions administratives du Nord-Mali.
Le début de retrait des troupes françaises au Mali semble ainsi symbolique. « La France annonce politiquement qu’elle se retire mais elle va rester militairement dans la région. C’est un retrait progressif : la France laisse 1 000 soldats. Si ce sont des commandos des forces spéciales, c’est déjà énorme. Et, si les capacités aériennes (françaises) demeurent en place, cela augmente davantage la puissance de feu », analyse pour Afrik.com, Antoine Glaser, ancien directeur de La Lettre du Continent. « Le processus de retrait est très organisé, la France ne peut maintenir autant de soldats (4 000 au Mali). En Côte d’Ivoire par exemple, sur les 10 000 soldats des Nations unies, il a suffi de 640 militaires de la force Licorne pour déloger Laurent Gbagbo », ajoute le spécialiste du Mali et de l’Afrique de l’Ouest.
La France avait déployé 4000 hommes pour pacifier le nord du Mali, et prévoit de réduire ses effectifs à 2000 en Juillet et à un millier pour la fin de l’année. L’ONU devrait déployer 11 000 hommes d’ici cet été et la Misma (Mission de soutien au Mali) devrait, par ailleurs, prendre le relais.