Le Mali a élaboré une Politique nationale de migration (PONAM) en vue de remédier au défi lié à la question migratoire, dotée d’une enveloppe de 120 milliards FCFA.
Considéré parmi les pays africains pourvoyeurs des migrants, le Mali a élaboré une Politique nationale de migration (PONAM) en vue de remédier au défi lié à la question migratoire, auquel il est confronté.
Le Centre International de Conférence de Bamako, a accueilli, ce mercredi 20 mai, la cérémonie de lancement, présidée par Abdrahamane Sylla, ministre des Maliens de l’Extérieur, en présence de plusieurs officiels et représentants des organisations internationales impliquées dans ces questions migratoires.
Pour le ministre des Maliens de l’Extérieur, la Politique nationale de migration (PONAM) est un projet ambitieux qui mobilise 120 milliards FCFA destinés essentiellement à deux volets : « la gestion des migrations dans le cadre des normes internationales et la volonté de mettre un lien entre la migration et le développement », a-t-il expliqué. Il a ajouté qu’à travers cette politique, il s’agit de mettre en valeur des mécanismes qui favoriseront l’investissement de la diaspora et organiser un cadre légal de la migration.
Selon le ministre des Maliens de l’Extérieur, « le contexte actuel des migrations exige des nouvelles réponses ». C’est pourquoi, le conseil des ministres a adopté, en toute urgence, une politique nationale de migration.
Migration : entre dangers et avantages
Les autorités du Mali sont également conscientes que la migration représente à la fois pour leur pays, un profit et un danger. En ce sens que plus de 4 millions de Maliens vivent hors du pays et plusieurs études ont démontré leur apport dans l’économie nationale. Ils transfèrent, annuellement, des centaines de milliards. Une manne financière estimée supérieure à l’aide publique au développement accordée au Mali par les partenaires extérieurs.
Par ailleurs, cette migration cache une autre face liée à l’insécurité. Il y a de cela un mois, plus de 800 migrants ont trouvé la mort dans les noyades en tentant de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Eldorado européen; parmi eux beaucoup de Maliens. Un drame qui a fait grand bruit à l’international et au Mali. Pour le ministre, « seule une gestion concertée et maitrisée est de nature à permettre de tirer le meilleur parti de l’apport des mouvements migratoires pour le développement au sein des espaces concernés ».
La volonté politique des autorités maliennes se trouve ainsi justifiée par l’adoption de cette politique des flux migratoires, la sécurisation de ses ressortissants à l’étranger et leur mobilisation pour le développement du Mali. Le ministre a aussi rappelé, lors du lancement de ce projet (PONAM), que les efforts déployés par le gouvernement du Mali s’inscrivent dans la droite ligne d’une meilleure gestion des migrations à travers des campagnes de sensibilisation soutenues dans les régions à forte concentration migratoire, les risques de la migration illégale, l’assistance aux rescapés, l’appui aux migrants de retour en prenant en charge leur réinsertion socio-économique, des missions à l’étranger pour sensibiliser la diaspora malienne et l’inciter à investir dans le pays.