Malawi : une malaria du cinquième type ?


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Drapeau du Malawi
Drapeau du Malawi

Les médecins locaux croient être en présence d’une nouvelle variante de la malaria. Scepticisme des chercheurs français. Bizarre, bizarre…

Une nouvelle variante de la malaria aurait été découverte dans le district de Chiradzulu au sud de Malawi. Quatre jeunes filles ont été transportées en fin de semaine à l’hôpital local, victime de symptômes étranges : elles présentaient des signes de paralysie aux jambes et des pertes de paroles, ainsi qu’une pression sanguine très élevée. Depuis sept personnes auraient présenté des symptômes identiques dans la région.

Bizarre, bizarre. D’ordinaire les signes de paralysie cérébrale affectent toute une moitié du corps. L’hôpital central de Lilongwe qui a reçu – et guéri – les malheureuses après analyse affirme qu’il s’agit d’une nouvelle variante de malaria,  » effectivement rare « , selon le responsable de clinique, le Dr Millwerd. N’empêche : l’affaire a été jugée suffisamment grave pour que les échantillons de sang aient été envoyés au ministère de la santé et les filles, placées en chambres d’isolation. Des mesures de prévention contre une éventuelle épidémie ont été prises dans la région d’où proviennent les jeunes victimes.

Mais là encore, bizarre, bizarre. Vérification faite auprès de l’Institut Pasteur et le Centre national de paludisme à Paris, seules quatre variantes de paludisme chez l’homme ont été décelées jusqu’ici : le Falciparum, l’Ovalé, la Malarié, le Vivax.

Nouvelles variantes inconnues

C’est dire si les chercheurs contactés par Afrik s’avouent sceptiques.  » Qui dit symptômes étranges ne signifie absolument pas, nouvelle forme de maladie. En 70 ans de recherche aucune nouvelle forme de paludisme n’a été détectée. Par contre la caractéristique de cette maladie est d’imiter n’importe quel autre mal. Elle peut prendre l’aspect d’une crise d’appendicite ou d’une attaque cérébrale, par exemple. C’est rare, mais cela arrive. Surtout à des personnes qui sont régulièrement exposées », nous a affirmé Georges Snounou, chercheur au service de parasitologie de l’Institut Pasteur (Paris).

Quoi que peu fréquents des symptômes paralytiques ne sont pas rares chez les personnes atteintes par la maladie. En outre, cette dernière vient souvent se greffer à d’autres pathologies, comme la maladie du sommeil, qu’elle va renforcer en raison de la faiblesse du malade et masquer lors des analyses sanguines car  » la présence du parasite dans le sang est très forte « , explique M Snounou.

En outre certaines variantes animales de la malaria, peuvent occasionnellement contaminer l’homme indique-t-on à l’institut Pasteur. C’est notamment le cas des formes qui infectent les singes et entrent en contact de l’homme, lorsque celui les chasse où les élève, généralement dans un but alimentaire.

Autres hypothèses encore, la résistance du parasite liée aux drogues et médicaments venus d’Asie. Un phénomène nouveau – lui – qui affecte particulièrement l’Est de l’Afrique. Des remèdes mal dosés et mal prescrits renforcent le parasite responsable de la maladie durant sa période d’incubation. Et lorsqu’elle se manifeste  » c’est de façon extrêmement violente « .

Enfin, les personnels médicaux peuvent être abusés en découvrant une nouvelle variante… locale. Georges Snounou se rappelle qu’  » après les inondations de l’an dernier, les médecins et chercheurs kenyans ont cru découvrir une nouvelle variante. Or celle-ci était très fréquente dans d’autres parties du monde « .

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