Malawi : pourquoi le président Chakwera rappelle ses troupes de RDC ?


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Lazarus Chakwera, nouveau Président du Malawi
Lazarus Chakwera, nouveau Président du Malawi

Le président du Malawi, Lazarus Chakwera, a ordonné le retrait des troupes malawites de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette décision modifie l’engagement de son pays au sein de la mission régionale de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

Cette décision, qui s’appuie officiellement sur la déclaration d’un cessez-le-feu, suscite de nombreuses interrogations sur son impact militaire et diplomatique.

Une décision motivée par le cessez-le-feu du M23 ?

Le Malawi justifie ce retrait par la nécessité de respecter la trêve unilatérale annoncée par le groupe rebelle M23. D’après un communiqué officiel, le président Chakwera a demandé aux Forces de défense du Malawi (MDF) de préparer leur retour afin de « faciliter les négociations pour une paix durable« .

Toutefois, ce cessez-le-feu reste fragile. Le M23 continue ses avancées militaires, notamment avec la prise récenteg,kg de Nyabibwe, une ville stratégique du Sud-Kivu. Face à cette réalité, certains analystes remettent en question le timing de la décision malawite, jugeant qu’elle pourrait affaiblir la mission régionale.

Une initiative unilatérale critiquée

Si Lilongwe affirme avoir informé la SADC et le président congolais Félix Tshisekedi, certains experts considèrent que cette décision aurait dû être prise de manière collégiale, lors du sommet conjoint de la SADC et de la Communauté de l’Afrique de l’Est prévu ce 7 février en Tanzanie.

Un chercheur spécialiste des questions de sécurité régionale rappelle que la composition de la force militaire en RDC est censée relever d’une décision collective. Ce retrait unilatéral pourrait ainsi fragiliser la cohésion au sein de la SADC et réduire l’effectif de la mission à 4 000 soldats, contre les 5 000 initialement prévus.

Une pression interne et des enjeux logistiques

Derrière cette décision, des facteurs internes semblent aussi avoir pesé. Le Malawi a perdu trois soldats lors d’une attaque le 25 janvier dernier, un événement qui a suscité des débats sur l’engagement du pays dans ce conflit lointain. Le retrait pourrait ainsi répondre à une volonté politique d’apaiser l’opinion publique malawite.

Mais au-delà des considérations politiques, des questions logistiques restent en suspens. Comment assurer la sécurité des troupes en zone hostile lors de leur repli ? Que deviendra le matériel militaire lourd sur place ? Evacuation, abandon ou transfert à l’armée congolaise ? Ces incertitudes alimentent les interrogations sur les conséquences concrètes de ce retrait.

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