La mairie de Dakar-Plateau honore Macky Sall à quatre mois de la fin de son mandat. L’Avenue Louis Faidherbe, à Dakar, est rebaptisée Avenue Président Macky Sall.
Le maire de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye, également ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, a pris l’initiative d’immortaliser le nom du Président Macky Sall à Dakar. Il a, pour cela, décidé de changer le nom de l’avenue Louis Faidherbe pour la rebaptiser Avenue Président Macky Sall. Cette avenue, qui joint la gare du Train Express régional à la gare du Bus Rapid Transit se situe au cœur du centre administratif, économique, commercial et financier, de la capitale sénégalaise.
La cérémonie de baptême, qui a eu lieu ce dimanche, a connu la présence effective du Président Macky Sall, de son Premier ministre et dauphin, Amadou Ba, de plusieurs ministres ainsi que des autorités religieuses et coutumières. Pour Alioune Ndoye, cette action se justifie pleinement : « Le conseil municipal a également entendu rendre hommage à l’homme d’État d’envergure que vous êtes et qui a su inscrire le Sénégal sur les rampes de l’émergence », a-t-il dit au Président.
Un motif de fierté pour Macky Sall…
Macky Sall, qui n’a pas caché son émotion à cette cérémonie, a fait une suggestion. « Pour beaucoup de nos avenues, rues et places, les appellations renvoient encore à un passé révolu, voire douloureux. J’engage nos maires à procéder à une mise à jour afin que les voies et places publiques portent des noms qui reflètent davantage notre imaginaire collectif et notre patrimoine national », a-t-il déclaré.
Avoir son nom lié à une ville, c’est faire corps et âme avec son histoire, son présent et son futur.
S’y ajoute que la Mairie de Dakar-Plateau, débordante de vitalité, est le cœur battant de notre capitale, à la fois centre administratif, économique, commercial et financier, et… pic.twitter.com/aUq5Fkydis— Macky Sall (@Macky_Sall) October 29, 2023
Plus tard, sur son compte X, le Président sénégalais a poursuivi : « Avoir son nom lié à une ville, c’est faire corps et âme avec son histoire, son présent et son futur. S’y ajoute que la mairie de Dakar-Plateau, débordante de vitalité, est le cœur battant de notre capitale, à la fois centre administratif, économique, commercial et financier, et berceau historique de nos institutions. C’est dire combien je me sens fier et honoré de voir cette avenue, l’une des épines dorsales de la ville de Dakar, porter mon nom. Je vous en remercie vivement Monsieur le Maire Alioune Ndoye, et avec vous tout le Conseil Municipal de la Mairie de Dakar-Plateau ».
Ce n’est pas la première avenue sénégalaise qui reçoit le nom de Macky Sall. En 2019, un boulevard de la ville de Saint-Louis avait déjà rebaptisé en son nom.
… qui contraste avec le désaveu essuyé par Ousmane Sonko en 2022
L’actuelle position affichée par Macky Sall, qui semble avoir désormais compris ce que Ousmane Sonko avait appréhendé beaucoup plus tôt, ne laisse pas indifférent. En effet, en février 2022, à peine installé à la mairie de Ziguinchor, l’opposant au régime a posé un acte majeur en rebaptisant plusieurs rues de la ville qui, jusque-là, portaient des noms à forte connotation coloniale. « Six décennies après notre indépendance, le maintien de certains noms est une offense à notre dignité nationale », avait soutenu Ousmane Sonko. Entre autres, la « rue du général de Gaulle » avait été renommée « rue de la Paix » ; l’ « avenue du capitaine Javelier » était devenue l’ « avenue du Tirailleur africain » ; la « rue du lieutenant Lemoine » avait reçu le nom de rue « Thiaroye 44 », etc..
Mais, le préfet avait saisi la Cour suprême pour contester la légalité de l’acte posé par le conseil municipal de Ziguinchor. Et en décembre 2022, la Cour suprême lui a donné raison en invalidant cette décision d’Ousmane Sonko et de son équipe. À l’époque, on n’avait pas entendu le Président Macky Sall se prononcer sur ce sujet pourtant sensible en cette période d’après la mort de George Floyd où le débat sur la persistance des références à l’époque coloniale défrayait la chronique. Si aujourd’hui, le chef de l’État sénégalais a fini par comprendre, cela est nécessairement à son actif. Et représente un point positif pour lui à quelques semaines de la fin de son mandat.
