Mahamat Idriss Déby, chef de la junte militaire au pouvoir au Tchad, a annoncé sa candidature à la Présidentielle. Le scrutin est prévu le 6 mai prochain.
Le général Mahamat Idriss Déby Itno, chef de la junte au pouvoir au Tchad depuis 2021, a annoncé sa candidature à la Présidentielle du 6 mai prochain. Cette annonce, faite samedi, intervient trois jours après la mort de son principal rival, Yaya Dillo Djérou. Ce dernier a été tué par l’armée dans des circonstances controversées.
Installation d’une «succession dynastique» ?
Déjà proclamé président de transition par l’armée après la mort de son père, le maréchal Idriss Déby Itno, en 2021, Mahamat Déby promettait de rendre le pouvoir aux civils après une transition de 18 mois. Mais ce délai a été prolongé de deux ans, ce qui a conduit l’opposition à l’accuser de vouloir installer une «succession dynastique».
La date du premier tour de la Présidentielle a été fixée au 6 mai. L’annonce du chef de la junte intervient un peu plus de deux mois avant le scrutin. En l’absence de rival sérieux, le général Déby, âgé de 40 ans, est donné favori. Cependant, la mort de Yaya Dillo Djérou, principal rival de Déby, a jeté un voile d’ombre sur le processus électoral.
La mort de Dillo en question
L’armée a accusé Dillo d’avoir fomenté une «tentative d’assassinat» du président de la Cour suprême et une attaque contre les services de renseignement. L’opposition a dénoncé un «assassinat» visant à évincer Dillo de la course Présidentielle. Des organisations de défense des droits humains, comme Human Rights Watch (HRW), ont appelé à une «enquête internationale» sur la mort de Dillo.
Le contexte de l’élection est donc tendu, marqué par la violence et la répression de l’opposition. La victoire de Mahamat Déby semble probable, mais sa légitimité sera sans doute contestée par l’opposition et une partie de la population. En plus des tensions politiques, le Tchad fait face à de nombreux défis, notamment la pauvreté, l’insécurité et le terrorisme.