Rencontrés à Paris avant leur grand concert de mardi prochain à l’Elysée Montmartre, les Magic System au grand complet font le point sur leur carrière. Conscients de représenter l’Afrique, les quatre artistes ivoiriens regrettent que le succès les tienne éloignés loin de chez eux. Interview.
Afrik : Vous avez largement dépassé les frontières de la Côte d’Ivoire pour connaître un succès mondial. Pour qui chantez-vous aujourd’hui ? Pour la Côte d’Ivoire ou l’Afrique ?
Magic System : Nous sommes les porte-drapeaux de la musique africaine. Nous sommes écoutés partout en Afrique, nous n’appartenons plus uniquement à la Côte d’Ivoire. Et puis on s’est rendu compte que ce que l’on chantait avait également une valeur universelle. Je ne suis pas le seul garçon a avoir été lâché par une fille parce qu’il est fauché (la péripétie qui a inspiré le tube 1er Gaou, ndlr)
Afrik : Depuis le succès de 1er Gaou, vous enchaînez les tournées. Combien avez-vous fait de dates jusqu’à présent ?
Magic System : Nous sommes en tournée depuis 1999 et nous avons fait près de 500 dates.
Afrik : Vous êtes toujours sur les routes. Est-ce que la Côte d’Ivoire ne vous manque pas un peu ?
Magic System : La Côte d’Ivoire nous manque beaucoup. Nous avons la nostalgie de notre pays. Quand nous rentrons chez nous, nous avons à peine le temps de nous asseoir qu’il faut déjà repartir. D’ailleurs dans nos prochains contrats nous allons exiger de ne plus être trois mois dehors, mais un mois maximum pour que l’on puisse se reposer et récupérer dans notre pays.
Afrik : Vous habitez toujours le même quartier en Côte d’Ivoire ?
Magic Syqtem : Nous habitons toujours le même arrondissement, mais nous avons déménagé pour habiter tous ensemble. Pour mieux travailler.
Afrik : Comment trouvez-vous le temps de composer vu que vous êtes toujours en déplacement ?
Magic System : Nous avons un sac plein de crabes. Nous n’attendons pas de le vider avant de le remplir. Quand on en a besoin, on remue notre panier pour sortir quelques crabes, ce qui fait que nous sommes directement prêts pour faire les maquettes quand nous sommes au pays. Et puis nous travaillons toujours avec la même équipe -on ne change pas une équipe qui gagne- ce qui simplifie beaucoup les choses. Nous pensons sortir notre troisième album d’ici moins de 15 mois.
Afrik : Vous avez connu tous les succès possibles. Votre notoriété est solidement installée maintenant. A quoi rêvez-vous aujourd’hui ?
Magic System : Nous n’avons pas encore tout et de toutes les façons on n’a jamais fini d’apprendre. Nous allons attaquer l’Afrique australe en août et nous visons plus largement le public blanc. Faire par exemple un plateau télé sur une chaîne nationale en France. Nous avons également en projet de faire le Zénith et l’Olympia à Paris (deux grandes salles de concert françaises, ndlr).
Afrik : Rêvez-vous d’un disque d’or ?
Magic System : Un disque d’or pour un artiste c’est comme un ballon d’or pour un footballeur. Et avec notre maison de disque actuelle (Nextmusic, ndlr), nous nous en approchons plus qu’avec notre premier album.
Afrik : A quand remonte votre dernier concert en Côte d’Ivoire ?
Magic System : C’était le 7 août 2001 au stade de Yopougon (un quartier d’Abidjan, ndlr). Le jour où nous avons été décorés de l’ordre du mérite par le président de la République. Les retrouvailles ont été une véritable fête. C’était époustouflant.
Afrik : Et comment s’annonce le concert de mardi à l’Elysée Montmartre ?
Magic Systme : ça va être un vrai show. De 23 heures à l’aube. Un show qui commencera à l’heure, nous tenons à le préciser. Dès 22h50, tout sera déjà prêt.
Afrik : Vous avez invité Meiway pour votre première partie. Lui, le zoblaziste, vous les zougloumen. Deux styles très différents. Pourquoi ?
Magic System : C’est une façon de remercier notre grand frère Meiway. C’est lui qui a ouvert la voie à la musique ivoirienne sur la scène internationale. Le zoblazo et le zouglou sont des musiques très différentes et nous voulons proposer un plateau varié pour montrer l’étendue de la musique ivoirienne. Le zouglou est une musique urbaine qui s’est fabriquée toute seule. Ce n’est pas la musique d’une région comme le zoblazo -une musique très festive- chez les Apoloniens (ethnie de Meyway, ndlr).
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