
L’Algérie affiche ses ambitions économiques continentales : Abdelmadjid Tebboune vise le sommet africain d’ici 2027 en misant sur l’industrie, l’innovation et les exportations hors hydrocarbures. Une stratégie qui pourrait redessiner les équilibres régionaux au Maghreb et positionner le pays comme un acteur économique majeur sur l’échiquier africain.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a fixé un objectif ambitieux pour son pays : propulser l’Algérie au rang de « deuxième, voire première économie africaine » dans les deux à trois années à venir. Lors de la deuxième Rencontre nationale avec les opérateurs économiques à Alger, le chef d’État a clairement affirmé sa volonté d’accélérer le rythme de croissance économique en privilégiant l’investissement national et en stimulant les exportations hors hydrocarbures.
« Grâce à sa jeunesse et à ses opérateurs économiques dont nous sommes fiers, l’Algérie aspire à devenir, d’ici deux à deux ans et demi, la deuxième ou la première économie du continent africain », a déclaré Abdelmadjid Tebboune. En 2023, l’Algérie a enregistré une croissance économique de 4,1 % et prévoit une stabilité autour de 4 % pour 2024, portée par une dynamique soutenue dans plusieurs secteurs clés, notamment l’industrie.
Conscient des enjeux liés à l’attractivité économique, le président Tebboune a souligné « l’impératif de créer une zone d’activités dans chaque commune » afin de faciliter l’accès au foncier pour les entrepreneurs. Il a par ailleurs exhorté les opérateurs économiques à s’impliquer davantage dans le secteur bancaire : « Créez vos propres banques pour renforcer votre présence dans l’administration. D’importantes sommes d’argent sont thésaurisées, investissez-les dans la création de banques privées », a-t-il ajouté.
La stratégie économique algérienne s’appuie également sur un renforcement massif de ses capacités industrielles, notamment dans le secteur du ciment, dont la production nationale atteint désormais 41 millions de tonnes par an. « L’objectif est d’atteindre, cette année, 10 milliards USD d’exportations hors hydrocarbures », a précisé Abdelmadjid Tebboune, annonçant dans ce contexte la fin des activités de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX), remplacée par deux nouvelles entités spécialisées dans l’encadrement de l’importation et l’exportation.
Le président algérien mise aussi sur l’innovation et les nouvelles générations d’entrepreneurs pour tourner définitivement la page de la corruption : « Nous devons compter sur les jeunes Algériens et leurs start-up, car leurs mains sont propres et ils accomplissent des réalisations inspirantes », a-t-il affirmé, vantant ces jeunes entreprises comme un moteur essentiel de l’économie future du pays.
Concernant le développement des infrastructures ferroviaires, Abdelmadjid Tebboune a insisté sur l’importance stratégique du réseau ferroviaire national pour la diversification économique et la facilitation du transport de marchandises lourdes, telles que les minerais de fer et d’acier. Une nouvelle voie ferrée est actuellement en construction vers la wilaya de Béchar, ce qui permettra une meilleure connexion économique entre différentes régions du pays et stimulera significativement les activités minières et industrielles.
Le développement des infrastructures portuaires constitue également une priorité dans le plan économique national. Un projet ambitieux est actuellement à l’étude pour la création d’un port dédié exclusivement à l’exportation de ciment, témoignant de l’engagement de l’Algérie à renforcer sa compétitivité sur les marchés internationaux. Ce type d’infrastructure spécialisée facilitera grandement les exportations massives et soutiendra la stratégie de croissance économique basée sur des secteurs industriels clés.
Malgré ces avancées significatives, le pays fait face à certaines critiques internationales. Face à ces regards extérieurs, le président Tebboune reste déterminé : « Certains pays critiquent l’Algérie alors qu’ils sont loin des chiffres que nous réalisons au niveau du bassin méditerranéen », a-t-il relevé, affirmant une volonté ferme de positionner l’Algérie comme un leader économique majeur en Afrique dans un avenir très proche. Alors que les patrons français pleurent devant les erreurs politiques de Retailleau qui leur ferment le marché, la Chine investit massivement.
À l’heure où les économies du Maghreb peinent à trouver une cohérence d’ensemble, que la Tunisie et le Maroc sont dans des situations économiques précaires, Alger affiche une volonté claire de prendre le leadership économique à l’échelle africaine. L’Algérie entend bien devenir une locomotive économique incontournable dans la région.