Figure emblématique du rap français, Maes a connu une ascension fulgurante avant de voir sa carrière stoppée par ses démons. Né Walid Georgey en 1995 à Sevran, ce rappeur franco-marocain s’est imposé comme l’une des voix majeures de sa génération. Son histoire est celle d’un artiste tiraillé entre son talent et ses zones d’ombre.
Révélé en 2018 avec « Pure », Maes enchaîne les succès. « Madrina » avec Booba cumule plus de 200 millions de vues, tandis que ses albums « Les Derniers Salopards » et « Réelle Vie 3.0 » trustent les sommets des charts. Son style, mêlant mélodie et écriture incisive, séduit un large public et lui vaut une nomination aux Victoires de la Musique 2022.
Mais derrière les paillettes, les ennuis s’accumulent. En 2018, une altercation violente à la sortie d’un studio parisien le rattrape. Condamné par contumace en juin 2024 à dix mois de prison ferme, il fuit vers Dubaï, évoquant des menaces dans sa cité. « Des jaloux ont brûlé les véhicules de mon clip. On a tenté de me racketter », confie-t-il à radio Générations.
Paris Dubaï Casablanca
Son exil marque le début d’une spirale qui l’attire vers le bas. Les concerts annulés s’enchaînent, dont un show très attendu à l’Accor Arena fin 2024. Sur les réseaux sociaux, son rival Booba se délecte de sa chute, alimentant une guerre médiatique qui éclipse sa musique. En janvier 2025, craignant une extradition depuis Dubaï, il trouve refuge au Maroc. Une échappatoire de courte durée. Finalement ce sont les autorités marocaines, son pays d’origine, qui l’interpellent à Casablanca.
Maes incarne le paradoxe d’une génération du rap français, des artistes oscillant entre succès commercial et dérives violentes ou lien avec les mafias des Cités. Dans ses textes, il racontait déjà cette dualité : « J’suis dans le top mais j’ai gardé la même mentalité » rappait-il dans « Madrina ».
Aujourd’hui en détention au Maroc, son avenir artistique est entre parenthèse. Si le pays, réticent à extrader ses ressortissants, pourrait lui éviter la prison française, sa carrière, elle, paie déjà le prix de ses choix.