Lorsque je vous ai vue avec le sourire, après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, j’ai pensé : Voilà une reine ! Une reine qui gouvernera la France un jour…
Lorsque je vous ai vue avec le sourire, après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, j’ai pensé : Voilà une reine ! Une reine qui gouvernera la France un jour…Une reine qui s’est battue, a su imposer ses vues et rassemblé des Français autour d’elle. Avec émotion, j’ai écouté votre discours au stade Charléty. Au milieu de cette France métissée que vous défendez ardemment, il y avait tous ceux et celles, toutes origines sociales confondues, qui croyaient en vous et espéraient vous voir atteindre la fonction suprême pour remplir leurs attentes.
Lorsque vous vous êtes lancée dans cette campagne, Mme Royal, vous connaissiez les obstacles, vous aviez déjà un long parcours derrière vous. Diplômée de l’ ENA, vous rêviez sans doute de hautes fonctions parce que non seulement vous en avez les compétences, mais aussi parce que vous croyez en certaines valeurs, celles de la justice sociale, du travail et de la fraternité entre les peuples.
Native de ce Sénégal que, j’en suis sûre, vous chérissez et respectez, j’ai choisi, en voyant les critiques et les quolibets pleuvoir sur vous, de vous soutenir. Ce qui me blesse, ce ne sont pas les hommes qui ont pu vous décevoir au sein de votre propre parti, mais les critiques acerbes des femmes elles-mêmes contre vous. Il semble que la France ne soit pas prête à accueillir une femme à la tête de l’Etat.
Pourtant, je vous ai beaucoup imaginée présidente ! Je vous voyais parfaitement représenter cette France à laquelle je suis attachée tout comme mon pays d’origine, le Sénégal. Je me sentais rassurée par vos discours, votre humanité et votre ambition mesurée à l’écoute du peuple. J’admirais votre courage d’avoir su mener tous ces combats, en tant que présidente de région, membre du parti socialiste et durant toute votre campagne. Aujourd’hui, à défaut d’être élue, vous avec accompli un exploit : celui d’être arrivée au second tour avec un score honorable. Vous avez ainsi montré votre force politique, défendu un programme ambitieux et passionné des milliers de français et d’africains qui ont cru en vous, se sont projetés en vous. Comme eux, je suis un peu triste et également fière d’avoir voté pour vous le 6 mai. Je reste persuadée que vous continuerez la bataille car cette défaite n’est qu’une étape vers de futures victoires…
Mame Diarra Diop est journaliste et écrivain, elle est l’auteur de Fanta Diabi, paru aux éditions Klanba, en 2006.