Les anciens présidents malgaches, Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy et l’actuel chef du gouvernement de transition, Andry Rajoelina, se sont mis d’accord, dans la nuit de dimanche à lundi, sur la création d’un gouvernement de consensus. Mais les leaders malgaches ne sont pas parvenus à s’entendre sur la répartition des postes-clés.
« Maputo est un succès pour les Malgaches. C’est l’intérêt supérieur de la Nation qui a gagné », a déclaré, dimanche, Andry Rajoelina, qui dirige actuellement Madagascar, à l’issue du sommet dans la capitale mozambicaine. La Grande Ile serait-elle sortie de l’impasse politique dans laquelle elle se trouvait ? Le dirigeant malgache et trois autres leaders politiques ont signé, dans la nuit de dimanche à lundi, un accord sur la mise en place d’une période de transition politique de quinze mois maximum afin d’organiser des élections d’ici fin 2010. Un gouvernement de consensus qui devrait comprendre un Premier ministre, trois vice-Premiers ministres et 28 ministres.
Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina enterrent la hache de guerre
Une avancée néanmoins entachée par des différends. Dimanche, les chefs de file politiques malgaches, dont l’ancien président déchu, Marc Ravalomanana, ne sont pas parvenus à s’entendre sur la répartition des postes dans ses organes du gouvernement (président, vice-président, ministres). Faute d’accord, la médiation leur a donné rendez-vous « dans une dizaine de jours » à Maputo, la capitale mozambicaine. De son côté, Marc Ravalomanana s’est voulu rassurant. Il a expliqué qu’il était « satisfait » des « résultats de la réunion ». Des propos sans grande surprise puisque l’ex-chef d’Etat malgache en exil, qui avait été condamné à quatre ans de prison, a obtenu « l’annulation des chefs d’accusation » qui pesaient sur lui. Il s’est en outre engagé à ne pas participer à la période de transition et à ne rentrer dans son pays que si les conditions politiques et sécuritaires étaient favorables. Aux termes de l’accord conclu, les membres du gouvernement de transition ne pourront pas se présenter aux élections prévues au plus tard en 2010, à l’exception du président de la transition.
Le sommet de Maputo ouvre une nouvelle ère pour Madagascar. Pour la première fois, Andry Rajoelina, Marc Ravalomanana, et deux anciens présidents malgaches, Didier Ratsiraka et Albert Zafy, ont réussi à trouver un point d’entente. Un grand pas en avant pour la Grande Ile touchée par la désertion des investisseurs étrangers qui boudent, en raison de l’instabilité politique ambiante, le pays.