Madagascar : trois morts et près de 10000 sinistrés après de nouvelles intempéries à Antananarivo


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Le cyclone Freedy
Le cyclone Freedy

Les catastrophes naturelles continuent de frapper durement Madagascar. La capitale, Antananarivo, ainsi que ses zones périphériques, ont été particulièrement touchées ces derniers jours par de violentes intempéries. Du vendredi 21 mars au dimanche 23 mars, des pluies torrentielles se sont abattues sur la région, et ont exacerbé une situation déjà fragile en raison de la saison des pluies en cours.

Des précipitations exceptionnelles se sont abattues sur une partie de Madagascar. Ces intempéries ont causé de nombreux dégâts à Antananarivo et dans ses environs. Le dernier bilan provisoire communiqué par le Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes (BNGRC) le lundi 24 mars indique que ces intempéries ont entraîné la mort de trois personnes et la mise en difficulté de près de 10 000 autres, soit environ 2300 foyers.

Disparition tragique de deux jeunes enfants

La grande majorité des sinistrés réside dans le district d’Atsimondrano, situé à la périphérie de la capitale. Parmi les victimes, on déplore la disparition tragique de deux jeunes enfants âgés de 5 et 9 ans, qui ont été emportés par les eaux en furie. Les inondations massives ont endommagé un grand nombre d’habitations. Au total, plus de 2000 maisons se retrouvent sous les eaux, tandis que six ont été complètement détruites par les intempéries.

Cette situation dramatique a contraint plus de 5600 personnes à se réfugier dans des sites d’hébergement d’urgence. La montée des eaux a aussi créé de véritables obstacles à la circulation, rendant de nombreuses routes impraticables et provoquant une paralysie dans plusieurs quartiers de la capitale. Face à la gravité de la situation, les autorités locales, en collaboration avec le BNGRC et l’APIPA (Autorité pour la protection contre les inondations de la Plaine d’Antananarivo), ont pris des mesures immédiates pour protéger la population.

Plan de vigilance renforcé

Dans un souci de prévention, les autorités ont décidé de suspendre les cours dans les écoles du district d’Avaradrano, une mesure destinée à réduire les risques d’accidents et à faciliter les opérations de secours. Cette décision s’inscrit dans un plan de vigilance renforcée, les autorités surveillant en temps réel l’évolution des conditions météorologiques.

Le service Météo de Madagascar a également mis en garde la population contre la persistance des pluies. En effet, de nouvelles averses sont attendues dans les deux jours à venir, et une alerte rouge a été émise pour plusieurs districts de la région Analamanga, ce qui signale un risque accru d’inondation. Les intempéries actuelles s’inscrivent dans le cadre de la saison des pluies, qui dure de novembre à avril sur l’île.

Le Mozambique durement frappé par le cyclone Idai

Cette période est marquée par des cyclones fréquents et des précipitations particulièrement intenses, dont les effets se font sentir dans tout le pays. En plus des pluies diluviennes, Madagascar a récemment été frappée par le passage du cyclone tropical Jude, survenu le 15 mars. Ce dernier a ravagé le sud du pays, faisant 5 victimes et provoquant plus de 100 000 sinistrés, selon les dernières données du BNGRC.

Ces événements mettent en lumière la vulnérabilité croissante de la population malgache face aux aléas climatiques. Les catastrophes naturelles liées aux intempéries ne sont pas une spécificité de Madagascar, et de nombreux pays africains sont confrontés à des situations similaires. Par exemple, en 2019, le Mozambique a été durement frappé par le cyclone Idai, qui a fait plus de 1 000 victimes et causé des dégâts considérables dans la région de Beira, l’une des plus grandes villes du pays.

Des catastrophes similaires ailleurs en Afrique

En Afrique de l’Ouest, des inondations récurrentes dans des pays comme le Nigeria et le Togo, provoquées par des pluies torrentielles, ont également entraîné des pertes humaines et des destructions massives de biens. Les catastrophes liées aux intempéries en Afrique sont souvent exacerbées par la pauvreté, l’urbanisation rapide et une infrastructure insuffisante pour faire face aux risques.

Dans des villes comme Antananarivo, la croissance démographique rapide a contribué à une construction anarchique, sans prendre en compte les risques liés aux inondations. Le manque de systèmes d’évacuation efficaces et de réseaux de drainage augmente la vulnérabilité des populations locales. Toutes choses qui rendent difficile toute réponse rapide face aux catastrophes naturelles.

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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