Le budget de l’Etat malgache s’élève à près de 15 000 milliards de Fmg. En vigueur depuis le 2 janvier dernier, il mise sur l’investissement public pour relancer l’économie du pays. Les autorités malgaches comptent sortir du rouge et visent un taux de croissance de 7,8%.
15 000 milliards de francs malgaches (Fmg). Ou plus exactement 14 841 086 625 000 de Fmg. Le budget de l’Etat malgache, voté le 18 décembre 2002, est en vigueur depuis le 2 janvier dernier. Après l’effondrement de l’économie l’année dernière, suite à la crise politique dans le pays, les autorités espèrent renouer rapidement avec la croissance. Une relance qu’elles comptent assurer notamment par l’investissement public.
» J’exhorte chacun de vous à donner le maximum pour que cette année marque le démarrage effectif du décollage économique « , déclarait le ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, Benjamin Andriampanrany Radividson, à l’occasion de sa cérémonie de voeux. Si le budget 2003 reste sensiblement le même que celui de l’année dernière, le pays affiche l’objectif d’un taux de croissance de 7,8% pour 2003 (-12% en 2002) et la volonté de ramener l’inflation à 5% (15% en 2002).
Cinq axes prioritaires
Au rang des priorités : la construction, la réhabilitation des infrastructures économiques, la sécurité, l’éducation nationale et la santé publique. Le Programme d’investissement public (PIP) 2003 octroie près de la moitié de son enveloppe globale au secteur infrastructure (43,54 %), 24,23% au social, 16,94% au secteur administratif et 15,29% au secteur productif.
Politique de relance par la demande, l’Etat injecte non seulement de l’argent public dans l’économie mais il diminue également les impôts sur le revenu – une hausse de 12% des salaires est d’ailleurs prévue en 2003 – afin de favoriser la consommation. Les autorités entendent maintenir leurs recettes fiscales en s’appuyant sur une population imposable plus nombreuse, les contribuables ne représentant que 0,6 % de la population totale (15 millions d’habitants).
L’armée, la sécurité publique et la justice augmentées
Les nouveaux budgets des ministères ont connu des fortunes diverses. La Défense nationale (+30%), la Sécurité publique et la Justice (chacun 25%) enregistrent les plus importantes augmentations de dotation budgétaire. En revanche, coupes sombres au ministère de la Privatisation puisque, avec 44 millions de Fmg, il perd 85% de son budget 2002. Le ministère des Travaux publics (660 milliards de Fmg) perd quant à lui 300 milliards de Fmg. Il reste tout de même le deuxième ministère le plus important après celui de l’Economie et des Finances (1 500 milliards de Fmg), amputé pour 2003 de 99 milliards de Fmg.
Avec des baisses de budget de 18, 9 et 10 milliards de Fmg, les ministères de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement supérieur et de l’Enseignement technique sont invités à se montrer plus fins gestionnaires. D’autant que le gouvernement fait de l’Education nationale une de ses grandes priorités.