L’actuel homme fort de Madagascar, Andry Rajoelina et les trois anciens présidents malgaches, Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy réunis mercredi à Maputo, au Mozambique pour la deuxième journée consécutive, n’ont pas réussi à s’accorder sur la distribution des postes-clés au sein d’un éventuel gouvernement de transition.
« Ça bloque », « ils ne s’entendent sur aucun poste sensible », confie une source proche de la médiation. Les négociations qui ont lieu mercredi et pour la deuxième journée consécutive à Maputo, au Mozambique, sur le partage du pouvoir entre les quatre principaux leaders politiques malgaches sont au point mort. L’actuel homme fort de Madagascar Andry Rajoelina, et les trois anciens présidents du pays, Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy, n’arrivent pas à se mettre d’accord sur la nomination du président du gouvernement de transition. Andry Rajoelina, l’actuel dirigeant malgache ne compte pas laisser sa place. Sa mouvance veut aussi s’arroger le poste de Premier ministre.
Une attitude qui déplait fortement aux partisans de Marc Ravalomanana, l’ancien chef de l’Etat évincé en mars dernier. Le poste de président ne peut « primer celui qui a pris le pouvoir par la force », a martelé un de ses partisans, favorable lui, à la désignation d’« une personne neutre » à cette fonction. « C’est ce point qui bloque; une fois réglé, tout va se débloquer », a-t-il estimé.
Le 17 mars 2009, Marc Ravalomanana avait été contraint de céder ses pouvoirs à un directoire militaire. Peu après, celui-ci avait installé Andry Rajoelina, alors maire d’Antananarivo, à la tête de l’Etat. Des troubles politiques majeures opposant ses partisans à ceux du président déchu avaient partiellement paralysé la Grande Île.
Un deuxième round
Sous la pression de la communauté internationale, les deux protagonistes ont finalement accepté de s’asseoir à la table des négociations. Les anciens présidents, Albert Zafy – qui serait intéressé selon le site malgache Sobika par le poste de chef du gouvernement de transition – et Didier Ratsiraka ont accepté de se joindre à eux.
Sous la médiation de Joachim Chissano l’ancien président du Mozambique, les quatre leaders politiques avaient signé le 9 août dernier, lors d’ une première rencontre à Maputo, un accord sur une période de transition censée mettre un terme à la crise politique qui secoue Madagascar. Ce texte prévoit notamment l’instauration d’un nouveau gouvernement de transition composé de 32 ministres et l’organisation d’élections présidentielles d’ici la fin 2010. Mais cette première réunion, les discussions avaient coincés sur la répartition des postes-clés, en particulier celui du président de transition et celui du Premier ministre de consensus.
Les quatre poids lourds de la scène politique malgache ont en tout cas, selon leurs propres accords, jusqu’au 9 septembre pour se répartir les postes et mettre en place les organes de transition. Le retour à la paix sur l’île en dépend.