Le retour de l’ex-Président malgache, Marc ravalamonana, dans son pays fait de nouveau la Une des journaux locaux. Une réunion du GIS-M, pendant laquelle le sujet a été abordé, s’est tenue hier à huis clos, à Ankorondrano.
Le retour de Marc Ravalomanana, l’ex-Président malgache exilé en Afrique du Sud, continue de défrayer la chronique sur l’île Rouge. « Le retour de Marc Ravalomanana n’est pas pour demain », mais selon l’ambassadeur de la République sud-africaine à Madagascar, « des tractations sont en cours entre l’Union africaine, la SADC, l’Afrique du Sud et le gouvernement malgache à propos du retour de Marc Ravalomanana ». Selon le diplomate, Ravalomanana et l’actuel Président malgache, Hery Rajaonarimampianina, doivent discuter et définir ensemble les conditions de ce retour d’exil.
Et même si personne n’est contre le retour de l’exilé, comme l’affirme la ministre des Affaires étrangères, Arisoa Lala Razafitrimo, voilà cinq ans que Ravalomanana n’a toujours pas pu faire son grand retour. Mais la chef de la diplomatie malgache prévient toutefois qu’aucune personne n’est au-dessus de la loi et ne peut être exempte de poursuites judiciaires pour des allégations de crimes dont elle est accusée. Indirectement, elle invite l’ex-Président déchu à réfléchir par deux fois avant de vouloir rentrer dans son pays.
En réalité, Madagascar n’est pas prête à accueillir son exilé. Arisoa Lala Razafitrimo l’avoue à demi-mot en précisant que le gouvernement est en train d’installer la stabilité politique. Un avis partagé par le chef du gouvernement qui a précisé que la démocratie et la stabilité sur l’île sont encore fragiles et que les autorités ne peuvent s’autoriser des imprudences qui risqueraient de tout ébranler, rapporte Madagascar-tribune.com. Toutes les conditions ne seraient pas réunies pour assurer un retour paisible de Ravalomanana au pays. En bref, le gouvernement craint un risque de trouble dû ou provoqué par ce retour.
Réunion à huis-clos du GIS-M
Pour sa part, la représentante de l’Union africaine a signifié l’incompétence du Groupement international de soutien pour Madagascar (GIS-M) qui s’est réuni à huis clos, ce mercredi, à l’hôtel Ibis d’Ankorondrano. C’est durant cette réunion que la ministre malgache des Affaires étrangères a déclaré à propos de Ravalomanana : « Il faut se demander ce qu’il apportera au pays s’il vient à rentrer à Madagascar. Si on estime que son retour pourrait créer des troubles, est-il nécessaire d’y insister », a-t-elle souligné.
Lors de cette session à huis clos, la Communauté internationale a rappelé à la partie malgache que des points de la feuille de route attendent toujours d’être appliqués, a confié une source à L’Express de Madagascar. Les discussions ont tourné autour du cas des exilés, de l’indémnisation des victimes de la crise de 2002 et 2009, a confirmé Hawa Ahmed Youssouf, représentante de l’Union africaine.
Cette dernière a d’ailleurs indiqué que personne ne pouvait empêcher un ressortissant malgache à rentrer chez lui. « Des conditions sont encore à remplir, mais ça n’empêche pas le retour des exilés politiques », a-t-elle mis en exergue.
Ravalomanana a toujours exprimé le souhait de rentrer au pays. Mais la date programmée de son retour reste encore, à ce jour, un grand mystère, et ce, malgré le soutien qu’il a apporté au candidat vainqueur de la récente Présidentielle, Hery Rajaonarimampianina, après la défaite de son candidat. Un soutien qu’il a récemment réitéré lors de son intervention téléphonique à la presse locale.