Madagascar : Marc Ravalomanana écarté des municipales par décision de justice


Lecture 3 min.
L'ancien Président malgache, Marc Ravalomanana
L'ancien Président malgache, Marc Ravalomanana

Marc Ravalomanana, ancien président de Madagascar, est écarté des élections municipales d’Antananarivo par la justice.

À Madagascar, la bataille pour les élections municipales prend une nouvelle tournure. Le 22 septembre dernier, la justice malgache a rejeté le recours de Marc Ravalomanana, l’ancien président, qui espérait briguer la mairie d’Antananarivo lors des élections prévues en décembre. Une décision qui fragilise ses ambitions politiques, marquant un nouveau revers pour celui qui a dirigé le pays de 2002 à 2009. Ce refus soulève des questions sur l’avenir politique de Ravalomanana, à la fois pour lui et pour son parti, le Tiako I Madagasikara (TIM).

Une nouvelle claque pour Ravalomanana

Le tribunal administratif d’Anosy a rejeté la demande de Marc Ravalomanana visant à annuler la décision de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Cette dernière avait invalidé la candidature de l’ancien président, invoquant des dettes fiscales non payées qui lui seraient imputées. Le verdict a été accueilli avec déception par le camp Ravalomanana, mais sans manifestations publiques de la part de ses partisans, qui restent en attente d’une nouvelle stratégie.

Selon la Céni, Marc Ravalomanana doit 125 milliards d’ariary (soit environ 25 millions d’euros) en impôts impayés, datant de l’époque où il dirigeait sa société Tiko, une ancienne figure de proue de l’agroalimentaire malgache. Toutefois, ses avocats contestent cette dette, expliquant qu’elle incombe à une personne morale et non à l’ancien président lui-même. Pour eux, il s’agit d’une manœuvre politique visant à l’empêcher de se présenter à la mairie d’Antananarivo, poste stratégique dans le paysage politique du pays.

Le TIM sans recours légaux ?

Face à ce nouveau revers, le parti Tiako I Madagasikara semble à court de recours juridiques. Malgré l’absence de résultats favorables, la formation politique n’écarte pas l’idée de mobilisations populaires. À Antananarivo, des militants du TIM se sont rassemblés devant le siège du parti, alors que des forces de l’ordre surveillaient la situation de près, craignant des troubles. Bien que la situation soit restée calme, les partisans n’excluent pas de descendre dans la rue dans les jours à venir pour faire entendre leur voix.

Pour les avocats de Ravalomanana, cette décision judiciaire est perçue comme étant motivée par des raisons politiques. Me Hanitra Razafimanantsoa, avocate du TIM, a vivement critiqué la politisation de cette affaire : « Lorsque la politique entre dans le tribunal, la vérité sort du tribunal », a-t-elle déclaré après l’audience. Cette accusation alimente les tensions dans un climat politique déjà tendu, avec des enjeux majeurs autour du scrutin municipal.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News