Les négociations sur le partage du pouvoir qui se tenaient du 3 au 5 novembre à Addis Abeba en Ethiopie n’ont pas abouti à une sortie de crise. La situation politique instable à Madagascar demeure inchangée. Les débats butent sur l’attribution des postes de direction de l’exécutif. Le président évincé Marc Ravalomanana refuse catégoriquement que son adversaire Andry Rajoelina reste à la présidence.
Andry Rajoelina ne sait décidément pas ce qu’il veut. Après avoir claqué la porte pendant les pourparlers sur le partage du pouvoir, l’homme fort de Madagascar est revenu vendredi à la table des négociations. « S’ils ne veulent pas de ma présidence, ils sont les responsables du blocage », avait-t-il lancé aux journalistes après avoir quitté la réunion. La cause de sa colère : le changement de position de Marc Ravalomanana. Depuis mardi, le président évincé a remis en cause cet accord de principe au premier jour du sommet « inter-malgache ».
Bras de fer entre Ravalomanana et Rajoelina
Il aura fallu l’intervention du médiateur Joaquim Chissano pourqu’Andry Rajoelina accepte de revenir « pour l’intérêt supérieur de la Nation » et « par respect des accords décidés le 6 octobre ». Le Groupe international de contact (GIC) avait annoncé en octobre dernier à Antananarivo qu’un consensus avait été trouvé parmi les délégations des quatre principales mouvances politiques. La présidence de la transition revenait à Andry Rajoelina, et le poste de Premier ministre à Eugène Mangalaza, pro-Ratsiraka, en remplacement de Monja Roindefo. Mais le revirement de Marc Ravalomanana a changé la donne.
Après trois jours d’âpres discussions, les deux hommes et les anciens chefs d’Etat Albert Zafy et Didier Ratsiraka n’ont pas réussi à trouver un terrain d’entente sur la répartition des postes clé du gouvernement de transition, qui doit aboutir à des élections fin 2010. La médiation a ainsi décidé de prolonger d’une journée ce dialogue qui devait initialement être clos jeudi.
Selon La Tribune de Madagascar, la seule avancée de ces négociations se résume à l’acceptation par la mouvance Ratsiraka de se limiter à cinq ministères. Pour les autres journaux malgaches, l’heure semble être au pessimisme. Avant même la fin des pourparlers, la presse titrait déjà sur « Le consensus introuvable » (DMD) et « L’Echec d’Addis Abeba » (Les Nouvelles).
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