Lors de son discours d’investiture de ce samedi dans la capitale, le Président malgache Hery Rajaonarimampianina a appelé à l’unité nationale, tendant la main à ceux qui l’ont combattu.
Le Président malgache Hery Rajaonarimampianina a créé la surprise lors de son discours d’investiture de ce samedi, à Antananarivo. Le chef de l’Etat a tendu la main à ses adversaires politiques qu’il prend soin de ne pas nommer, prônant l’union nationale. « Je demande à mes amis de me laisser libre, libre d’aller vers celui qui n’a jamais été notre ami, qui n’a jamais appartenu à notre camp politique ou à notre famille politique, et parfois même qui nous a combattus », a-t-il déclaré lors de la cérémonie qui se déroulait dans un stade municipal de Mahamasina, à Antananarivo, la capitale malgache.
Le nouveau dirigeant malgache a également appelé à mettre fin aux querelles du passé qui ont empoisonné la vie politique de Madagascar depuis de nombreuses années. « Aujourd’hui, je vais vous demander, à vous, ma famille politique et mes amis, de m’aider encore une fois, pour favoriser le grand destin d’unité nationale qui est le mien », a-t-il ajouté. « Je veux que vous compreniez que ce n’est pas de nous qu’il s’agit, mais de Madagascar, de notre avenir collectif et de notre place dans le monde ».
Opposition exemplaire
Faisant référence au Président déchu en 2009, Marc Ravalomanana, exilé en Afrique du Sud, et à son adversaire Jean-Louis Robinson, il a assuré aussi qu’il ne se lancerait « pas dans une chasse aux sorcières du passé », tout en réitérant que « la culture de l’impunité était révolue ».
« Je m’engage à organiser une lutte sans merci contre tout détournement de biens et de deniers publics, contre tout enrichissement illicite, tout racket ou encore toute utilisation abusive des biens publics », a-t-il dit.
De son côté, son rival Jean-Louis Robinson, candidat malheureux à la Présidentielle, a reconnu sa défaite vendredi pour la première fois. Présent à la cérémonie, il a promis une opposition exemplaire. « Cette fois-ci, l’opposition sera capable de conseiller l’État au lieu de s’opposer toujours, perturber et descendre dans la rue », a-t-il indiqué. La directrice de la Banque Mondiale (BM) à Madagascar, Haleh Bridi, s’est dite « très encouragée par le discours du nouveau Président. « C’est un discours absolument fabuleux, plein d’espoir », a également salué la ministre française de la Francophonie, Yamina Benguigui.
L’élection de Héry Rajaonarimampianina devrait permettre à la Grande île de sortir de la crise dans laquelle elle est engluée depuis la destitution de Marc Ravalomanana en 2009. Le Président a promis de faire de la lutte contre la pauvreté sa priorité. Un grand chantier puisque selon la Banque Mondiale 92% des Malgaches vivent en dessous du seuil de pauvreté.