La guerre contre l’invasion des criquets se poursuit à Madagascar. Ces insectes menacent 13 millions de paysans, augmentant les risques de famine.
Les criquets occupent les deux tiers de la Grande île. Leur invasion augmente les risques de famine et menace 13 millions de paysans. Pour le moment, les moyens déployés pour y mettre un terme n’ont pas été suffisamment efficaces. Mais à Amparihibe, village des Hauts Plateaux de Madagascar, une pluie de pesticides va éliminer en moins de 24 heures les 6 milliards de criquets de cet essaim géant ravageur de récoltes, qui s’étend sur 800 hectares. Un projet mis en oeuvre par l’Agence des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Le but selon la FAO « c’est de casser l’invasion pour revenir à une période de rémission, c’est-à-dire à un stade où les criquets sont solitaires, et ne se transforment pas en essaims », explique l’acridologue Tsitohaina Andriamaroahina, responsable de la mission. Pour mener à bien l’offensive de la FAO, trois bases aériennes itinérantes suivent les essaims. Trois hélicoptères et un avion patrouillent tous les jours.
La FAO à la recherche de 10 millions d’euros
Cette opération de grande envergure, la plus vaste depuis quinze ans, est la seule solution pour éradiquer le fléau. A cause de l’inaction du gouvernement, les essaims se sont multipliés de manière incontrôlable ces dernières années, jusqu’à atteindre le stade de l’invasion. Mais la FAO a encore besoin de 10 millions d’euros pour mener à son terme l’opération, estimée à 32 millions d’euros, d’ici 2016. Et malgré ses bons résultats, Madagascar n’est pas à l’abri d’une autre invasion acridienne. En cause, le manque de sensibilisation et la déforestation.
« Quand on pratique la déforestation, ça laisse de la savane et ça amène les criquets, les surfaces colonisables augmentent. La déforestation a de très lourdes conséquences », rappelle Tsitohaina Andriamaroahina, le responsable de la mission anti-criquets.
A Madagascar, environ 200 000 hectares de forêts disparaissent tous les ans. 90% de la forêt primaire a déjà disparu à cause de l’invasion des criquets.