Le calme revient peu à peu sur l’île touristique de Nosy Be où deux Français et un Malgache soupçonnés de trafics d’organes ont été torturés puis brûlés vifs, jeudi matin. Les soupçons des émeutiers, qui se sont basés sur des rumeurs, étaient-ils fondés sur la culpabilité des présumés trafiquants jetés au feu ? Pour le moment, la confusion règne toujours autour de cette affaire. Une enquête a été ouverte ce vendredi et on parle déjà de 14 arrestations.
L’affaire a fait ce vendredi la Une des médias malgaches. Madagascar est encore sous le choc après l’assassinat des deux Français soupçonnés d’être impliqués dans un trafic d’organes, sur l’île touristique de Nosy Be. Les deux hommes ont été torturés par une foule en colère, qui a réussi à leur soutirer des aveux, avant de les jeter au feu. Un troisième homme, qui serait selon la presse locale, originaire de la Grande Île, a lui aussi subi le même sort, après avoir été soupçonné d’être leur complice.
La confusion règne toujours autour de cette affaire. Une enquête a été ouverte ce vendredi pour tenter d’élucider les mystères du drame de l’île touristique Nosy Be, où résident de nombreux expatriés. Ce sont en effet des rumeurs qui ont poussé les émeutiers à s’en prendre aux trois hommes. La découverte du corps sans vie d’un petit garçon de huit ans, du nom de Mahamad, dépourvu de plusieurs de ses organes, dont sa langue et ses yeux, selon certains témoins, a mis le feu aux poudres. Les soupçons des émeutiers se sont alors immédiatement portés sur les deux Français, qu’ils ont accusés d’être à l’origine du meurtre crapuleux du petit garçon.
Les Français appelés à la prudence
La dépouille du garçon de huit ans, qui avait disparu depuis vendredi dernier, aurait été rejetée par la mer, mercredi vers 23h30, du côté de Madirokely, près du bateau qui appartenaient aux deux Français, selon L’Express de Madagascar. Déjà plusieurs rumeurs circulaient selon lesquelles le corps du petit garçon était dans le bateau des deux Français, après qu’ils aient été aperçus plusieurs fois en train de déplacer de lourdes glacières. Selon L’Express de Madagascar, c’est l’un des gardiens du bateau, qui aurait conduit la foule jusqu’à l’hôtel des deux hommes, aux alentours de 5h du matin.
Le ministre des Affaires étrangères, Ulrich Andriantiana et son homologue auprès de l’Intérieur, Florent Rakotoarisoa, se sont rendus jeudi après-midi sur les lieux du drame. Pour les autorités malgaches, « la priorité est d’abord de rétablir l’ordre, ensuite s’ensuivront les enquêtes sur les homicides et les actes de vandalisme ayant été commis ». On parle déjà de quatorze arrestations ce vendredi soir. Pour éviter tout débordement, un couvre-feu a été décrété à Nosy Be entre 21 heures et 4 heures du matin. Et les ressortissants français ont été appelés à faire preuve de prudence, et à ne pas se rendre sur les plages, en attendant que le calme revienne.