C’est une grenade offensive qui a explosé, ce jeudi 26 septembre 2013 au matin devant la maison du président de la Cour électorale spéciale à Antananarivo, à Madagascar. Ce qui vraisemblablement ressemble à une tentative d’intimidation.
Alors que la campagne électoral a officiellement repris ce mardi 24 septembre, voilà que la Grande Île renoue avec les scènes de violence. Ce jeudi, une grenade a explosé devant le domicile du président de la Cour électorale spéciale. L’attentat n’a pas été revendiqué.
Même si aucune victime n’est à déplorer dans l’attaque qui a eu lieu devant la maison du président de la Cour électorale spéciale, François Rakotozafy, il est clair que les auteurs avaient pour objectif de mener une campagne parallèle : celle de l’intimidation. Cette explosion porte à cinq le nombre d’attentats perpétrés depuis moins de deux semaines. Déjà le lundi 16 septembre dernier, une bombe artisanale avait explosé, faisant un mort. Le fabricant de l’explosif avait sauté en même temps que son engin. Quelques jours auparavant, plus précisément le samedi 14 septembre, deux bombes artisanales avaient été larguées dans un marché de la capitale malgache. L’une avait explosé le samedi et l’autre, coincé sur un toit, n’avait détonné que le lendemain dimanche. Aucun de ces deux détonations n’avait fait de mort, encore moins de blessé.
Cette vague de violences avait été liée à la mise à l’écart des candidats potentiels par cette même Cour électorale aujourd’hui visée par l’explosion de cette grenade. Le Président de la transition, Andry Rajoelina, l’épouse de l’ex-Président Marc Ravalomanana, Lalao Ravalomanana, et l’ancien Président Didier Ratsiraka ont en effet été écartés des élections présidentielles et législatives du 25 octobre prochain. A travers ces attentats, c’est un message à l’endroit de la communauté internationale pour « sa trop grande ingérence dans le processus électoral malgache, notamment pour avoir exigé le retrait des trois des candidats favoris de la prochaine Présidentielle, en raison de leur non-respect des conditions d’éligibilité ».
Reste aujourd’hui à savoir si cet acte d’intimidation, au deuxième jour de la campagne électorale, pourra faire revenir à la Commission électorale nationale indépendante sur sa décision prise à l’encontre des candidats écartés. Pour l’heure, c’est la grande frayeur à Madagascar.