Comme beaucoup de pays d’Afrique, Madagascar s’est engagé à réduire l’impact des effets de ses produits chimiques sur la santé et l’environnement. La Grande Île fait partie des neuf pays bénéficiant de l’appui du Fond Mondial pour l’Environnement pour la mise en œuvre du projet intitulé « Observatoire intégré en Santé et Environnement et renforcement du cadre juridique et institutionnel pour la gestion rationnelle des produits chimiques en Afrique (ChemObs) ».
AFRIK.COM vous propose l’éclairage des deux coordinatrices du ChemObs
- Madame Marthe D. Rahelimalala, Point Focal de la SAICM (Strategic Approach to International Chemicals Management)
- Dr Norohasina Rakotoarisoa, Point focal de la déclaration de Libreville
« Observatoire intégré en Santé et Environnement et renforcement du cadre juridique et institutionnel pour la gestion rationnelle des produits chimiques en Afrique » est un prototype d’observatoire national prenant en compte un ensemble d’indicateurs clés permettant d’agréger les données, de fournir des informations à jour afin de prédire, prévenir et réduire les risques sanitaires et environnementaux issus des produits chimiques.
ChemObs va améliorer la capacité de collecte et de gestion des données à travers le cycle de vie des produits chimiques, la mise en place d’un système de surveillance intégrée en santé et environnement par la réduction, minimisation ou élimination des risques posés par ces produits sur l’environnement et en conséquence sur l’amélioration de la santé humaine.
En outre le projet contribuera à renforcer la sensibilisation de la communauté, la mise en place d’un mécanisme formel de coordination intersectorielle et une meilleure compréhension du lien entre les problèmes de santé et d’environnement causés par ces produits qui faciliteraient l’engagement des décideurs politiques et leur prise de décision en temps réel
Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement constitue l’Agence de mise en œuvre et l’OMS représente l’Agence d’exécution avec les pays bénéficiaires. Neuf pays bénéficient d’un appui pour la mise en œuvre de ce projet : Madagascar, Sénégal, Mali, Gabon, Tanzanie, Zimbabwe, Ethiopie, Kenya et Zambie.
Situation de Madagascar par rapport aux produits et déchets chimiques et leur gestion
Madagascar doit faire face à de grands défis pour ce qui est de la gestion saine de ses produits chimiques. Plusieurs problèmes sont rencontrés tout au long du cycle de vie des produits chimiques. On peut, entre autres, citer la difficulté pour détecter les produits chimiques dangereux par manque de capacité, le risque élevé d’intoxication des consommateurs et des manipulateurs de produits chimiques pour cause d’incompréhension des étiquetages et des symboles sur les conteneurs ainsi que du manque de connaissances quant aux dangers liés à la manipulation et l’utilisation des produits chimiques, le risque élevé d’accident chimique lors du transport, du stockage, de l’entreposage et de la manipulation des produits chimiques par manque de techniciens qualifiés dans ces domaines, enfin l’absence d’infrastructure adéquate pour le traitement et l’élimination des déchets dangereux.
L’Etat Malagasy commence à être conscient de l’importance de la gestion des produits chimiques et s’est engagé dans la mise en place de l’observatoire ChemObs par le biais des deux ministères : Environnement et Santé publique. Les domaines d’intervention prioritaires ainsi que les besoins en renforcement de capacité ont également été définis.
Avantages du projet ChemObs pour Madagascar
L’observatoire ChemObs permet de disposer de données à jour sur les produits et les déchets chimiques au niveau national. Ces données serviront à une prise de décision éclairée pour la gestion saine des produits chimiques et de leur déchet. L’observatoire permet également de donner l’alerte en cas de dangers ou de risques chimiques et de prévenir les entités comme le Bureau National pour la Gestion des Risques et Catastrophes pour des actions immédiates et adéquates. Enfin, le ChemObs facilite également la conscientisation des dirigeants sur l’importance d’une allocation financière pour les secteurs utilisant des produits chimiques afin qu’ils puissent les gérer de façon saine et responsable.
Obstacles lors de la mise en place et la mise en œuvre du ChemObs
Les obstacles s’articulent surtout sur le manque de capacité technique, juridique et infrastructurelle pour la mise en place et l’opérationnalisation du ChemObs.
Prochaines étapes pour ChemObs
Les prochaines étapes à franchir pour la mise en place et la pérennisation du ChemObs sont axées sur trois questions. D’abord, le plan de renforcement de capacité pour ChemObs et les divers secteurs impliqués dans la gestion saine des produits chimiques et des déchets dangereux. Ensuite, une étude économique de l’inaction doit être faite pour mesurer l’impact de la non-gestion des produits chimiques jugés dangereux, comme le plomb ou le mercure. Enfin, un projet nommé « Guidev », prévu pour 2020, nous permettra de nous pencher un peu plus sur la gestion des risques engendrés par les produits chimiques.