Un général a appelé l’armée, vendredi, à renverser le Président malgache Marc Ravalomanana. Une fusillade a éclaté, le lendemain, sur la base aéronavale d’Ivato, entre les partisans de « Fidy » et les forces spéciales. Une personne a été tuée et une autre blessée chez les loyalistes, mais la tentative de déstabilisation a échoué, selon les autorités. Le calme semble aujourd’hui revenu sur la Grande Ile.
Alors que la campagne présidentielle bat son plein, Madagascar a connu un week-end mouvementé. Vendredi, des tracts appelant l’armée à renverser le Président Marc Ravalomanana ont circulé à Madagascar. Le général dissident Randrianafidisoa, alias « Fidy », entendait ainsi mettre fin au gouvernement « anticonstitutionnel » du chef de l’Etat et assurer la légalité des élections présidentielles du 3 décembre. Car il estime que le scrutin ne sera en effet pas valide si Marc Ravalomanana ne démissionne pas. Le militaire a averti, vendredi, le ministère de la Défense de son intention de mettre en place un Directoire militaire, afin d’éviter une guerre civile, qui serait par la suite remplacé par un gouvernement de transition, d’après Madagascar Tribune.
Deux versions
Fidy s’est ensuite rendu à la base aéronavale d’Ivato, où il a tenté de rallier les militaires en place à sa cause. Au final, 300 mutins se seraient joints à lui. Les Forces spéciales, composées de militaires, gendarmes et policiers, ont attaqué les rebelles samedi, à l’aube, la base d’Ivato. Les échanges de tirs ont fait un mort et un blessé parmi les combattants loyalistes, expliquent les autorités. Fidy, dont la candidature à la présidentielle a été rejetée, parle pour sa part d’un « blessé » et non d’un mort.
Quant à la suite des événements, deux versions circulent : d’un côté, les mutins auraient toujours le contrôle de la base et, de l’autre, ils seraient auraient pris la fuite. Il semble toutefois que les dissidents n’aient pas été inquiétés et que Fidy, qui se défend d’avoir voulu faire un coup d’Etat, soit toujours libre de ses mouvements. Selon le journal mauricien L’Express, il n’y a eu aucune arrestation. Peut-être la preuve que le pouvoir n’accorde que peu d’intérêt à la sortie de Fidy. Le Président Ravalomanana a poursuivi tranquillement sa campagne présidentielle alors que son vol avait été détourné à cause des affrontements de samedi.