Avec ses 160 000 touristes en 2000, Madagascar est aujourd’hui une destination touristique à la mode. Madame Razamanana Rakotomanana, directrice de cabinet du ministre du Tourisme, nous explique ce succès. Entretien.
Afrik.com : Le rapport d’activités 2000 du tourisme malgache vient d’être publié. Quelles en sont les grandes lignes ?
Mme Rakotomanana : Nous avons élaboré un plan d’activités autour de trois axes principaux : le premier est la promotion des investissements, notamment avec la constitution de réserves foncières pour garantir l’accès à la propriété, car les investisseurs se plaignaient de la pénurie de sites constructibles. Nous proposons des lots à la location et à la vente. 17 sites sont déjà finalisés sur 7 000 hectares. D’autre part, nous favorisons la construction d’infrastructures hôtelières. En ce sens, nous avons autorisé l’ouverture de 252 nouveaux hôtels et restaurants. Deuxième axe : la formation en vue de l’amélioration des prestations touristiques. Nous sommes très en retard concernant les métiers du tourisme. Pour pallier ce déficit, nous prévoyons la construction de deux établissements. Le dernier point est la promotion de la destination Madagascar. Il tourne autour d’une plus grande visibilité sur Internet avec la création de plusieurs sites qui font la promotion du tourisme malgache.
Afrik.com : Comment les autorités ont-elles accueilli votre rapport après la présentation d’hier?
Mme Rakotomanana : Chaque année, tous les ministres passent devant les députés pour dresser leur bilan de l’année. Nous leur avons expliqué le rapport et les commentaires ont été encourageants. L’année touristique de 2000 a été particulièrement faste pour notre pays. Nous avons eu 160 000 touristes, le double de l’année 1996. Nous entendons tout mettre en oeuvre pour poursuivre cette embellie.
Afrik.com : Qu’est-ce qui attire les touristes dans l’île rouge ?
Mme Rakotomanana : L’écotourisme est le 1er attrait touristique de l’île. La réserve naturelle d’Andasibe et le parc d’Isalo sont les plus visités, suivis de la réserve de Berenty et du parc de Ranomafana. Nous proposons un tourisme de découverte de la faune et de la flore malgaches. Il existe d’ailleurs plusieurs espèces animales et végétales qu’on ne trouve que sur l’île. Mais l’écotourisme ne se limite pas à ces activités.
Afrik.com : D’où viennent les touristes ?
Mme Rakotomanana : Les plus fidèles sont les Français de la métropole et ceux de la Réunion et les Italiens. Dans un pourcentage moindre, nous recevons également des Américains, des Allemands et des Anglais. Les Japonais commencent tout juste à s’intéresser à Madagascar. A l’occasion de l’éclipse solaire du 21 juin 2001, nous avons eu une affluence particulièrement importante d’autant plus qu’un Comité national pour l’éclipse avait mis en place tout un arsenal promotionnel autour de l’événement.
Afrik.com : Madagascar est souvent montrée du doigt concernant le tourisme sexuel et la pédophilie. Quelles sont les dispositions prises par le gouvernement ?
Mme Rakotomanana : Nous menons une véritable campagne de sensibilisation en direction des opérateurs touristiques à qui, nous avons demandé de mettre une affiche dans leurs centres d’accueil disant que la pédophilie et la prostitution sont des délits punis par la loi malgache. De plus, un spot publicitaire passe à la télévision pour vraiment insister sur le caractère criminel de ces actes et du sida qui peut être la conséquence de la prostitution. D’ailleurs dans notre législation locale, nous recommandons la plus grande vigilance vis-à-vis des parents qui peuvent tendre des pièges aux étrangers (prostitution de mineures). Le gouvernement malgache a mis en place des mesures législatives et réglementaires particulièrement dissuasives à l’égard du délit de moeurs (notamment pour lutter contre la pédophilie).