Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lundi dans le centre-ville de la capitale malgache, Antananarivo, pour renverser le régime de transition dirigé par Andry Rajoelina.
La grogne monte à Madagascar. Plusieurs centaines de personnes sont descendues lundi dans les rues du centre-ville d’Antananarivo, la capitale malgache, pour renverser le régime de transition d’Andry Rajoelina. Une protestation à l’initiative du candidat à la Présidentielle, Laza Razafiarison, secrétaire général du parti « Avotra ho An’ny Firenena ». « Nous avançons pour renverser le régime en place. Nous lançons un appel à toute la population malgache qui ne veut plus de ce régime, qui a faim, qui est fatiguée, qui est pauvre. Nous devons unir nos forces, nous devons sauver notre pays. Si nous n’unissons pas nos forces, aucun changement ne se réalisera ici, les gens qui sont morts pour le pays seront morts pour rien ! », a déclaré dans un discours, Laza Razafiarison, encerclé par une immense foule en colère.
Une île à l’agonie
L’imbroglio politique demeure toujours à Madagascar. Les trois principaux candidats : l’actuel président de la transition Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana, l’épouse de l’ex-Président malgache, Marc Ravalomanana et l’ex-Président Didier Ratsirika, sont jugés illégitimes. De nombreux candidats au scrutin et la Communauté internationale leur ont demandé de retirer leur candidature, sans succès. Chacun d’eux campe sur sa position, balayant d’un revers de main les critiques. Même la France qui fustige également leur participation à la Présidentielle n’a pas réussi à les faire changer.
Les problèmes de Madagascar ne sont pas que politiques. La Grande île est engluée depuis de nombreuses années dans une grave crise sociale. Le taux de pauvreté a atteint un niveau insoutenable. Près de 92% de la population malgache vit avec moins de 1 dollar par jour, selon les chiffres récents de la Banque mondiale. Un chiffre alarmant qui était de 70% auparavant. «A Madagascar aujourd’hui, il y a quatre fois plus de pauvres qu’en 1960 », l’année où le pays a pris son indépendance, selon ce responsable de la Banque mondiale.
L’économie du pays est aussi très mal en point. Le tourisme s’est effondré. Sans compter la fulgurante montée de la prostitution infantile, en raison de la pauvreté qui demeure une dure réalité dans toutes les parties du pays. Cette phrase de la candidate à la Présidentielle Saraha Georget Rabeharisoa, qui a accordé une interview à Afrik.com, est révélatrice de la situation actuelle de la Grande île : « Actuellement, il y a un génocide silencieux du peuple malgache sans que personne ne s’en rende compte ».