Le président sortant, Andry Rajoelina, est largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle malgache, qui s’est déroulé le 16 novembre 2023. Mais l’opposition, qui a boycotté le scrutin, dénonce une mascarade et demande l’annulation de l’élection. Le risque d’une nouvelle période de trouble sur l’île est grand.
Selon les résultats provisoires de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Andry Rajoelina aurait obtenu 72,16% des voix, contre 10,80% pour l’ancien président Marc Ravalomanana et 9,93% pour le candidat Siteny Randrianasoloniaiko. Le taux de participation a été de 39%, soit le plus bas de l’histoire du pays.
L’opposition, qui avait largement appelé au boycott du scrutin, a dénoncé une élection « illégitime ». Un collectif regroupant dix des autres candidats a lancé un appel à tous les Malgaches à considérer que « cette élection n’existe pas, rapporte Les Echos, dénonçant une élection qui tourne à la mascarade.
Si ces résultats sont confirmés, Andry Rajoelina serait réélu président de Madagascar dès le premier tour. Cependant, il est important de noter que le dépouillement n’est pas encore terminé et que les résultats définitifs ne seront pas connus avant le 23 novembre.
Perspectives sombres et risques de troubles à Madagascar
L’élection d’Andry Rajoelina serait une victoire pour le camp du pouvoir. Cependant, elle ne va pas résoudre les problèmes qui ont conduit à l’abstention record. Le pays est confronté à de nombreux défis. Notamment la pauvreté, la corruption et la crise climatique. Andry Rajoelina devra trouver des solutions concrètes pour répondre à ces défis, s’il veut restaurer la confiance des Malgaches.
Le faible taux de participation est un phénomène inquiétant pour la démocratie malgache. En effet, il montre le désengagement de la population du processus politique auquel elle ne croit plus. L’importance de la corruption, dans ce pays pauvre, est une raison majeure du désengagement des citoyens.
Le boycott de l’opposition a été aussi un facteur majeur de l’abstention. Les 10 candidats de l’opposition ont appelé à ne pas voter, estimant que l’élection était « illégitime ».
Les forces de sécurité sont déployées à Antananarivo, la capitale du pays. Les observateurs craignent une nouvelle période de trouble, comme en 2009 où les affrontements avaient fait de nombreux morts.