Andry Rajoelina ne fait pas l’unanimité. Des milliers de manifestants se sont rassemblés, mardi, à Antananarivo, la capitale malgache, pour protester contre le changement de pouvoir à Madagascar. Ils demandent le retour de l’ancien chef d’Etat, Marc Ravalomanana. La France a, pour sa part, rappelé qu’elle n’avait pas « privilégié » le président de transition, Andry Rajoelina.
La population malgache et la France rejettent le changement de pouvoir. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées, mardi, pour le deuxième jour consécutif, à Antananarivo, la capitale malgache. Ils protestent contre la « prise de pouvoir illégale » d’Andry Rajoelina, le président de transition, et demandent le retour de l’ancien chef d’Etat, Marc Ravalomanana.
Manifestations pour le retour de Marc Ravalomanana
Les manifestants, dont des enseignants et des parlementaires, ont brandi des fanions ainsi que des banderoles de la campagne présidentielle de 2006. « Notre objectif est le retour à l’ordre constitutionnel et juridique. Nous nous félicitons que les grandes démocraties dans le monde ne soient pas d’accord avec la prise de pouvoir d’Andry Rajoelina », a expliqué, à l’AFP, Andrianatoandro Raharinaivo, le porte-parole du TIM (le parti de l’ancien président, ndlr), et l’un des leaders de ce nouveau mouvement de contestation.
La France n’a pas « privilégié » Andry Rajoelina
La France a, pour sa part, tenu à expliquer, mardi, qu’elle n’avait « pas privilégié » le changement de pouvoir à Madagascar. « On ne peut pas dire que la France a aidé (Andry Rajoelina), ce n’est pas vrai, parce que nous avons été très attentifs aux institutions malgaches », a déclaré Alain Joyandet, le secrétaire d’Etat à la coopération, sur la chaîne d’informations LCI. « Simplement nous voulons surtout être garants de la paix et protéger les 20 000 ressortissants français à Madagascar », dont la moitié sont bi-nationaux, a-t-il ajouté. La France s’était décidée, vendredi, avec les Etats-Unis à parler d’un « coup d’Etat » comme l’avait fait d’emblée l’Union européenne, et avait réclamé « des élections le plus rapidement possible ».
Depuis le début de la crise politique à Madagascar, la France a joué la carte de la prudence, et a exhorté les deux hommes à recourir à des négociations. Pourtant, le pays avait jeté le trouble en accueillant, il y a deux semaines, Andry Rajoelina, dans une résidence diplomatique, qui craignait pour sa sécurité.
L’ancien président reste introuvable
Alors que des manifestants réclament son retour, Marc Ravolomanana reste introuvable. M. Raharinaivo a affirmé « ne pas savoir » où se trouvait l’ancien président. « Je ne suis pas en contact direct avec lui, mais à travers des intermédiaires », a-t-il précisé. Lâché par l’armée, M. Ravalomanana avait démissionné, mardi, et avait transféré les pleins pouvoirs à un directoire militaire, qui les a ensuite remis au chef de l’opposition Andry Rajoelina.